Arrivés à Loja (Équateur), nous remarquons rapidement que les choses sont différentes ici par rapport au Pérou: où sont les taxis collectifs bondés? Les mototaxis? Les marchands ambulants? Nous avons le sentiment de d'avoir fait un saut dans le développement. Tout semble bien ordré, il y a des bus officiels de la ville avec des arrêts superofficiels, il y a des yogourts TONI à acheter (mais produit en Équateur) et la monnaie du pays est le dollar américain. Par contre, une constante reste : nous rencontrons ici aussi des cyclotouristes, aujourd'hui c'est Silke d'Allemagne, qui est en voyage depuis plus d'une année. Sur le conseil de Silke, nous prenons le lendemain une petite route sympa (même si elle est en gravier) depuis Loja en direction du Nord. Ainsi, nous nous épargnons 40km de Panamericana et quelques centaines de mètres de dénivelé. Après avoir rejoint la Panamericana, nous sommes contents de retrouver en Équateur les riches almuerzos (repas de midi) très bon marchés (2USD). Nous avons justement besoin d'énergie, car juste après San Lucas nous découvrons les fameuses pentes des routes équatoriennes. Même avec la plus petite vitesse, nous avons beaucoup de peine à avancer car la pente est rarement en dessous de 10%. Après 6 heures sur le vélo, nous sommes bien contents d'arriver à Saraguro et trouver un bon hôtel pas cher (merci Silke pour le bon tuyau ;-)). L'étape du lendemain promet d'être aussi montagneuse. Nous alternons en permanence les descentes et montées avec forte pente entre 2000 et 3000m. Le paysage es très vert et parsemé de vaches (comme à la maison ;-)) et les gens sont très gentils (pas de traces d'appels de Gringo). Le temps est majoritairement couvert pour le plus grand plaisir d'Isa, car le soleil de midi est exactement au zénith à cette époque de l'année à la latitude de 3° sud, et donc intense. Juste après Oña, nous sommes surpris par de fortes précipitations, et ensuite le genou gauche de Philipp se manifeste par une forte douleur. Nous trouvons par chance une chambre à louer dans le village de Susudel après (seulement) 57km. L'espoir de Philipp que la douleur s'efface en une nuit s'évapore vite dès les premiers km pentus le lendemain. Prendre le bus serait la décision la plus sage, mais la forte tête de Philipp en décide autrement. Nous continuons alors le trajet Isa devant et Philipp derrière en pestant et en pédalant avec une jambe dans les nombreuses montées. Nous réussissons finalement à atteindre le col Tinajilla à 3540m pour ensuite nous laisser descendre jusqu'à Cuenca (2500m). Nous trouvons un hostal très agréable et décidons d'y rester 2 jours pour se reposer.
L’hôtel de ville de Loja
Nos premiers km à vélo en Equateur
Préparation de bouquets de fleurs par des femmes de Saraguro
En arrière plan: pantalon 3/4 à la mode de Saraguro
Au premier plan: pantalon 3/4 à la mode Gringo
Vert + vache noire et blanche, on pourrait se croire dans le pays du Gruyère ;-)
Question quiz: Où se trouve le soleil?
Belle Estancia peu avant Cuenca
4/5.10.11: Cuenca, la ville des retraités
Cuenca est en compétition avec Quito pour la première place de la plus belle ville d'Equateur. Nous ne pouvons pas encore donner notre jugement mais Cuenca met la barre très haut. La ville est très soignée, il y a beaucoup de beaux bâtiments coloniaux avec des cours intérieurs et des églises nous faisant presque penser à Rome. Située à 2500m d'altitude, Cuenca possède un climat agréable, pas étonnant donc que cette ville à été élue par le journal « International Living » comme "The World's Top Retirement Haven" (le meilleur paradis des retraités). Ceci ce vérifie effectivement par la grande densité en retraités américains qui déambulent dans les rues pouvant simplement payer avec leurs dollars. Philipp se sent comme un retraité avec son genou douloureux, mais c'est encore supportable pour visiter la ville ;-)
Nuages sombres au-dessus de Cuenca ...
... et subitement ciel bleu sur la place centrale.
Cathédrale de Cuenca
6-8.10.2011: Cuenca - Mendez, en direction d'El Oriente
Après 2 jours de repos, le genou de Philipp semble aller mieux et nous décidons de continuer le voyage sur la Panamericana en direction de Riobamba et Baños. Mais changement de programme! Juste avant de partir, nous apercevons par hasard depuis notre balcon Annelies (sur la terrasse d'un autre hôtel), qui est en voyage à vélo avec son mari Hannes depuis plus de 2 ans. Ils sont aussi sur le départ ce matin-là. Nous les connaissons uniquement « virtuellement » (via leur blog), mais savions par email qu'ils se trouvaient en ce moment aussi à Cuenca. Nous nous retrouvons en bas de l’hôtel et apprenons qu'ils vont rouler en compagnie d'Ernest d'Afrique du Sud (depuis plus de 4 ans en voyage à vélo) en direction Baños mais via l'Oriente (la partie amazonienne de l'Ecuadors) et non comme nous l'avions prévu via la Sierra. Nous roulons donc ensemble pour les 20 premiers km jusqu'à la bifurcation El Descanso et peut-être se retrouver à Baños. Arrivés au croisement, nous ne sommes plus aussi sûrs de vouloir suivre la route de la Sierra. La route de la Sierra signifie froid, pluvieux et beaucoup de montées raides (mauvais pour le genou de Philipp !?) et sur une route à fort trafic. Du côté d'El Oriente, nous attend la grande chaleur accompagnée d'une forte humidité dans l'air, (peut-être) plein de moustiques (ce qui est avant tout un problème pour Isa et son allergie), mais en contrepartie de nouvelles impressions avec des plantes et insectes exotiques. De plus, Hannes, « l'organisateur de voyage » promet des montées pas trop rudes et l'idée de rouler avec une amusante troupe de cyclo nous motive bien. Ainsi, nous décidons de changer notre route (comme nous l'avons souvent fait) et de rouler ensemble en direction de l'Oriente. Pour commencer, nous traversons une magnifique vallée verte majoritairement en descente. Mais ensuite la route devient plus montagneuse avec 2 longues montées jusqu'à Palmas, où nous y trouvons un logement basique et reprenons des forces avec quelques bières.
Hannes, Ernest et Isa juste avant le départ de Cuenca
Un paysage verdoyant
Juste avant Palmas: nuages orageux à l'horizon
Les enfants de Palmas sur le chemin de l'école
Isa devant le magnifique lac de barrage du Rio Paute
Forêt tropicale de montagne avant Amaluza
Nous avons bien mérité cette bière ;-)
Isa, Hannes et Ernest (au fond) dans la montée entourés de brouillard
Changement de tenue pour toute l'équipe
M..., que c'est raide!
Ernest et Philipp lors de la traversée d'une tranchée au milieu de la route bloquée
(Photo: www.loslo.net)
Les chiffres très précis de population et température à Mendez
9-11.10.2011: Mendez – Puyo, pédaler au milieu de la jungle
Ce matin, nous nous réveillons tôt car nous voulons éviter la grosse chaleur du jour. Nous pensions avoir atteint le plat de l'Amazonie, mais la route monte et descend sans arrêt. Les montées sont plus courtes mais toujours aussi pentues (mais comment pensent les ingénieurs équatoriens?). Par contre, nous sommes fascinés par les bruits de la forêt et sa végétation. La population de cette région a plus les traits Indigènes que dans la Sierra et nous pouvons observer un peu partout les maisons rondes en bois typiques de la culture Shuar. Après 75km, nous atteignons finalement la capitale de la province Santiago Morena, Macas, en compagnie de Annelies & Hannes (nous avons entre temps perdu de vue Ernest). Cette ville est située à 1000, nous retrouvons ainsi des températures plus fraîches pour passer une bonne nuit reposante. Nous pouvons apprécier la vue de notre chambre d'hôtel quand au réveil nous apercevons le volcan Sangay (5200m) situé à plus de 100km. Aujourd'hui, nous avançons rapidement sur ce tronçon (presque) plat et arrivons déjà à midi au bord du Rio Pastaza. Nous nous arrêtons dans le restaurant à proximité du pont pour y manger un almuerzo à l'ombre et après une heure de pause, Ernest nous retrouve. Avec cette grosse chaleur et l'idée d'une bonne bière froide, l'envie de continuer de rouler n'est plus tellement là. Les nuages d'orage commencent gentillement à s'élever dans le ciel, nous sommes alors contents de pouvoir rester et utiliser une salle fermée pour y poser nos tentes. Nous sommes déjà réveillés à 5h30 car nous n'avons pas bien dormi avec la chaleur. Nous espérons aussi passer la grande montée du jour avec une température du matin plus clémente. Nous avons presque oublié de marquer le moment de nos 10‘000km :-o. Aujourd'hui aussi nous pouvons admirer le magnifique volcan Sangay, mais aussi des serpents et plein de papillons multicolores. Après 60km, nous arrivons à Puyo (900m), juste avant la tombée de précipitations intenses.
Méandre du Rio Upano
Maison typique de l’ethnie Shuar
Vue sur le Sangay depuis Macas tôt le matin
Quoi? De nouveau avec une bière!
Nuages menaçants sur le Rio Pastaza
Notre hébergement pour la nuit
Le passage des 10'000km de notre odyssée peu avant Chuwitayo
Corde à linge devant la brume
Fleur exotique ...
... papillon géant ...
... et serpent vénéneux sur notre trajet dans la forêt tropicale
Vue en direction de l'ouest: à partir d'ici 4000km de forêt amazonienne
jusqu'à la côte Atlantique du Brésil
12-15.10.2011 Puyo – Baños, de retour dans la Sierra
Annelies, Hannes et Ernesto décident de rester un jour à Puyo. Nous préférons par contre continuer en direction de la (fraîche) Sierra. Ce jour-là, le ciel est couvert mais nous pouvons encore une dernière fois apprécier la forme parfaite du volcan Sangay, même avec un petit nuage de fumée. La route sinueuse monte doucement le long du Rio Pastaza, bordée de nombreuses chutes d'eau. Plus nous nous approchons de Baños (1800m), plus nous pouvons sentir l'influence de cette station thermale prisée par les locaux et les touristes. Nous croisons de plus en plus de cyclistes du dimanche qui descendent jusqu'à Puyo pour remonter ensuite en bus. Isa est bien contente d'arriver enfin à Baños, car ces 7 derniers jours intenses se ressentent sur notre forme physique. Sur le conseil d'Annelies, nous trouvons rapidement un très bon hostal (avec piscine et jacuzzi ;-)). Baños comme ville n'est pas très spéciale, mais sa situation à 1800m au pied du volcan Tungurahua (5000m) encore actif accorde à ce lieu un climat agréable, plein de bains thermaux dans un jolie cadre, avec toute l’infrastructure qu'à besoin un touriste. L'endroit idéal donc pour se reposer quelques jours en repensant aux beaux moments de notre passage en bordure de la forêt amazonienne (merci Annelies & Hannes de nous y avoir motivé ;-)).
Peu après Puyo: le Sangay nous dit au revoir
Isa sur le chemin pour Baños
Chutes d'eau juste avant Baños
Le volcan actif Tungurahua
Vue sur Baños
Impressionnante gorge près de Baños
Les bains thermaux, c'est obligatoire ici à Baños ;-)
2 commentaires:
Coucou les cyclo,
Nous suivons votre périple avec grand plaisir ! Nous voyons que vous avez passé du bon temps avec Annelies et Hannes, avec qui on a nous aussi roulé(et fait de bons apéros) sur la route australe au Chili. Bises à tous les 4,
Ezechiel et Delphine (cycloandes)
Salut Isa, c'est toujours aussi chouette de voir vos magnifiques photos! Bonne continuation et ce sera quand tu veux pour une soirée diapo dans le Jura! ;-)
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