vendredi 25 novembre 2011

De Ipiales à Medellin, nos premières impressions de la Colombie

1-5.11.11: Ipiales- Popayan, à travers le paysage sauvage de la Colombie du Sud 
Notre première impression de la Colombie est plutôt mitigée à notre arrivée à Ipiales (2900m): beaucoup de bâtiments défraîchis, un trafic chaotique et des prix étonnement élevés (en comparaison de Bolivie, Pérou & Equateur). Mais le lendemain sur la route pour Pasto, nous découvrons le côté charmant de notre dernier pays visité: de jolies paysages andins, une tonne de "Ciclistas" qui nous dépassent sur leur machine de courses ou parfois ralentissent leur tempo pour discuter un peu avec nous, une bonne infrastructure routière et bien surveillée (il y a un contrôle militaire à chaque pont). Les manoeuvres de dépassement des chauffeurs colombiens sont par contre assez risquées, ils y vont même sans aucune visibilité, le but est de ne pas freiner! Après une étape éprouvante (87km, 1730m de dénivelé), nous atteignons Pasto (2500m) où nous restons pour un jour de repos.

Peu après Ipiales: rencontre avec Michel un canadien de 65 ans et topfit

Paysage sauvage entre Ipiales et Pasto

Dû au manque d'aternatives en Colombie, nous devenons définitivement des PanAm-rider

Joli village andin peu avant Pasto

Plaza central de Pasto

Après Pasto, la Panamericana remonte à 2800m avant de définitivement quitter les hauteurs andins froids et pluvieux. Après une bonne descente de 50km, nous arrivons au bord du Rio Patio situé à 500m où non seulement le climat change totalement, mais aussi les gens. Nous trouvions encore les Indigenas timides à Pasto, alors que le long du fleuve Patio vivent principalement des personnes aux origines africaines. Leur joie de vivre se ressent rapidement avec les rythmes de Rumba, Merengue et Salsa que nous pouvons entendre en passant dans les villages, c'est un peu un avant goût aux Caraïbes. Dans la chaleur étouffante de Remolino, nous prenons le luxe d'une chambre avec climatisation ... manque de bol, cette nuit de nombreuses coupures d'électricité se produisent dues aux forts orages ;-(

Profonds cañons marquant le paysage après Pasto

Vue sur la vallée du Rio Patio

Nous retrouvons le lendemain des conditions de chaleur extrême: alors que Philipp apprécie le climat tropical de cette région peu peuplée, Isa est bien contente de profiter de l'ombre des arbres sur la route. Après 80km et une chaîne cassée chez Philipp, nous atteignons El Bordo (900m) où nous trouvons un sympathique hotel bon marché. En début de soirée, les orages tropicaux se déchaînent à nouveau et les températures deviennent un peu plus agréables. La pluie tombe toujours lendemain matin (pour le plus grand bonheur d'Isa), nous roulons ainsi dans la fraîcheur pour cette étape montagneuse (plus de 2000m de dénivelé!) de 85km jusqu'à Popayan (1800m). Après 7 heures sur la selle, nous arrivons fatigués à Popayan, et constatons que la route principale est bloquée et déviée sur un autre tronçon par des militaires, et que dans le centre ville nous retrouvons des soldats à chaque coin de rue. Nous apprenons que le jour précédent le chef des FARC, Alfonso Cano, a été tué lors d'une action militaire de grande ampleur, et cela seulement à 50km de là. C'est pourquoi le président de Colombie, Santos, est venu faire un discours à Popayan. Nous ne pouvons pas vraiment estimer quels impacts peut avoir cet événement sur la sécurité générale et décidons de rester quelques jours à Popayan tout en suivant le développement de la situation.

Rio Patio

Après la réparation de la chaîne, la couleur de peau de ses mains est identique à celle des locaux ;-)

En Colombie, les véhicules sont là pour être surchargés: soit sur une Chiva ...

... ou sur une simple voiture

nuages noirs avant Popayan

6 - 9.11.11 Popayan - La Tebaida
Nous profitons des 2 jours de repos à Popayan (capitale de la province de Cauca) pour visiter la belle ville coloniale. Malheureusement, notre séjour tombe sur un week-end prolongé et la vill est complètement désertée par les habitants, presque tous les magasins sont fermés ainsi que les restaurants. Les seuls endroits ouverts et bondés de monde sont les nombreuses églises (au contraire de la Suisse). L'état sécuritaire de la région ne s'améliore pas non plus. La province de Cauca était très longtemps tranquille et sûre, mais la mort du chef principal des FARC a rapidement changé la situation. Les guerilleros restants ont lancé des attaques sur des postes de police ou mairies de plusieurs villages à proximité. Nous savons bien qu'un cyclotouriste n'est pas la cible des FARC, mais nous préférons passer cette région entre Popayan et Cali (140km) le plus rapidement possible au moyen d'un bus. Selon nos informations, Cali ne vaut pas vraiment la peine d'y rester, nous reprenons donc la route à vélo directement à notre arrivée en bus. Après 70km de plat, nous arrivons à Buga (900m), un charmant lieu de pèlerinage dans la province Valle de Cauca. C'est la première fois depuis bien longtemps que nous nous trouvons sur un terrain entièrement plat, ainsi le lendemain nous roulons jusqu'à La Tebaida (1100m) au pied de la zone cafetière, à 100km de là.

c'est pas pour rien que Popayan est aussi nommée la "ville blanche"

Buga: le business avec la religion

Peu avant La Tebaida, le terrain devient à nouveau montagneux

10-13.11.11 : La Tebaida - Irra, la Zona Cafetera dans l'hiver colombien
Le plaisir d'avancer rapidement sur un terrain plat n'est que de courte durée car depuis La Tebaida les nombreuses montées raides sont à nouveau présentes. Nous tombons aussi dans l'hiver colombien, cela veut dire des pluies permanentes mais chaudes. Nous apprécions malgré tout la route à travers la zone de café, avec ses nombreuses Fincas de style colonial ainsi que leur plantation de banane et de café. Nous faisons un petit détour par Salento (2000m), une petite ville coloniale au pied de la Cordillère centrale. La pluie ne veut pas s'arrêter, nous décidons alors de rester une journée de plus ici. Mais là aussi, il pleut des corde. Cette énorme quantité de pluie provoque un glissement de terrain majeur dans la ville de Manizales pas trop loin d'ici provoquant la mort de plus de 40 personnes. Avec ce mauvais temps, nous renonçons malheureusement à la visite de la Vallée de Cocora ou d'une plantation de café. Nous ne voulons pas non plus rester plus de temps ici, car les prévisions météo ne sont pas bonnes non plus. Nous repartons donc le lendemain armés de nos vêtements de pluie pour affronter les 50km jusqu'à Santa Rosa de Cabal (1700m). Sur le trajet, nous devons traverser Pereira, le centre économique de la région mais laide. Sur la montée pour Santa Rosa, nous roulons sur un tronçon intéressant au niveau du génie civil : une route hélicoïdale c'est-à-dire que la route fait une boucle de 360° tout en gagnant de la hauteur (mi-tunnel, mi-viaduc). Nous arrivons déjà à 13h, assez de temps pour aller se détendre aux bains thermaux. Nous rejoignons les thermes de Santa Rosa de Cabal éloignés de 8km de la ville au moyen d'une Chiva (nom colombien pour les bus collectifs mais en bois, colorés et à l'air libre). L'entrée de 15 USD/personne est relativement cher, mais le cadre est magnifique. Les différentes piscines entre 37-40°C se trouvent au pied d'une grande chute d'eau. Le bain est tellement agréable avec cette météo froide et pluvieuse. Heureusement, nous retrouvons un temps sec le lendemain et arrivons en moins de 3 heures à Irra (700m), un petit village au pied du Rio Cauca. Ici, la chaleur et le soleil sont de retour et nous trouvons un bon (mais petit) logement pour 6 USD.

Le top de l'exportation colombienne: le café

Paysage typique de la Zona Cafetera

La vue depuis notre Hostal à Salento

La rue principale de Salento

Pour surmonter la pente, c'est possible aussi sans virages en épingle

Les thermes de Santa Rosa de Cabal, simplement génial ;-)

Platano, Arroz, Frijoles & Chuleta de cerdo, le plat favori des Colombiens

14-18.11.11: Irra - Medellin, en route pour la ville de Pablo Escobar (par un détour)
Nous suivons la route le long du Rio Cauca en direction du nord. Le paysage est magnifique, le fleuve est de couleur brun dû aux fortes précipitations de ces derniers jours. Comme c'est un jour férié (et oui, encore un autre ...), des dizaines de Ciclistas sont sur les routes et nous prennent en photo ou nous invitent pour un café. Après 65km, nous arrivons à La Pintada où la route principale quitte la vallée du Rio Cauca passant par un col à 2500m pour arriver directement sur Medellin. Mais le parcours le long du Rio Cauca nous a tend plus jusqu'à présent que nous décidons de continuer dans cette vallée même si cela signifie un détour. Nous ne regrettons en aucun cas cette décision, le trajet entre La Pintada, Bolombolo et Santa Fe de Antioquia est magnifique et presque sans trafic. Le paysage est très changeant: une alternance de plaines alluviales, de grandes Haciendas avec des plantations de bananes ou d'autres fruits tropicaux et d'étroites gorges. Malheureusement, la période d'hiver fait aussi des dégâts dans cette région dû au niveau élevé du Rio Cauca. Ici et là, nous pouvons observer de grandes tentes pour héberger les familles des maisons inondées en bordure du fleuve. Mais ceci n'est pas étonnant quand on voit où se trouvent certains bâtiments, la plupart du tout temps construits de manière illégale. Après 2 jours, nous atteignons Santa Fe de Antioquia (500m) qui fût la capitale de la province jusqu'en 1850. La ville est un joyau avec ses rues pavées et ses maisons de style coloniale avec de belle décoration autour des portes. Elle est pour nous la plus belle ville que l'on ait visitée en Colombie. Nous décidons d'y rester un jour de plus afin de visiter tous les sites d'intérêts (comme par exemple le Puente del Occidente, le plus ancien pont suspendu d'Amérique du sud).

Isa en discussion avec un cyclo colombien

Valle de Cauca entre Irra et La Pintada

La Pintada

Rio Cauca

encore le Rio Cauca


Le Rio Cauca ne laisse plus beaucoup de place pour la route

L'harmonie entre animaux

Puente del Occidente: en route sur le plus vieux pont suspendu d'Amérique du Sud

Santa Fe de Antioquia avec ses rues pittoresques ....

et ses portails d'entrée artistiques

A partir d'ici, nous ne pouvons (voulons) plus contourner Medellin. Nous quittons Santa Fe de bonne heure car une montée de 500 à 2000m nous attend, un passage de tunnel avant la descente sur Medellin. La montée est raide et épuisante mais la route passe par un magnifique paysage de montagne sauvage avec de nombreuses chutes d'eau. Il nous est interdit de passer le tunnel à vélo, ainsi un policier nous aide finalement à arrêter une camionnette pour nous amener de l'autre côté du tunnel. Arrivés de l'autre côté de la montagne, le paysage change de manière drastique : la route passe au milieu des faubourgs pour redescendre jusqu'au centre de Medellin, une ville de 2.5 millions habitants située à 1500m. Il existe une Casa de Ciclistas qui se trouve dans la partie sud de la ville et nous arrivons depuis le nord. Nous devons d'abord traverser tout Medellin, pour arriver au pied de la montagne où se trouve la Casa. Nous apprenons que quartier que nous devons atteindre se trouve tout en haut ... La pluie commence à tomber, de plus en plus fort et la nuit approche. Le moral n'est plus au top car en plus nous ne connaissons pas l'adresse exacte. Peu avant la nuit, nous arrivons épuisés et trempés à San Antonio de Prado où après avoir demandé à plusieurs personnes nous trouvons le magasin de vélo de Martha et Manuel, nos hôtes. Nous y sommes acueillis chaleureusement avec café et petit pain, pour apprendre que leur maison se trouve encore à 3km plus loin au fond de la vallée à 2000m. Peu avant 20h et plus de 2200m de dénivelé (notre nouveau record), nous arrivons enfin et prenons d'abord une bonne douche chaude et sommes invités pour le repas du soir, Frijoles et Chicharron de Cerdo (Muchas Gracias Martha y Manuel). Maintenant, une bonne semaine de détente nous attend ici chez Martha et Manuel.

Aussi sur la route pour Medellin, l'hiver pluvieux laisse ses traces

première vue sur Medellin

mardi 1 novembre 2011

Hasta Luego Ecuador

16-19.10.2011: Baños-Quito, la route des volcans
Après avoir passé 2 jours de pause et de baignade à Baños, nous reprenons la route en direction du nord, alors que Annelies, Hannes et Ernest restent encore un jour. Pour une grande partie de la journée, nous sommes récompensés par de belles vues sur l'impressionnant volcan Tungurahua, nous faisant oublier les pentes ardues des routes équatoriennes, heureusement nouvellement asphaltées. Par une route secondaire, nous atteignons directement Pillaro (2800m) sans devoir passer par Ambato via la Panamerica et son fort trafic. Le lendemain, nous pouvons apercevoir le Chimborazo avec ses 6300m de hauteur (ainsi la plus haute montagne d'Equateur et par sa proximité avec l'équateur, le point le plus éloigné du centre de la Terre). Arrivés à Salcedo, il n'y a plus de moyen d'éviter de rouler sur la Panamericana. Heureusement, nous la suivons pour seulement 10km jusqu'à Latacunga, et ensuite nous trouvons une petite route parallèle, en partie non goudronnée, mais nous permettant d'observer le prochain volcan sans stress : le Cotopaxi (avec 5897m, le plus haut volcan actif du monde). Certaines sources nous ont indiqués que San Augustin de Callo (3100m), situé au pied du Cotopaxi, possède des hébergements touristiques. Mais arrivés dans ce petit village, nous nous renseignons à nouveau, et à notre grande surprise, il n'y a aucunes possibilités de logement. Nous demandons alors au directeur de l'école, s'il est possible de planter la tente dans la cour intérieure. La plupart des écoliers ont déjà quitté l'école. Il ne reste plus que les 5 garçons du concierge avec lesquels nous jouons jusqu'à la fin de l'après-midi. Nos vélos fascinent en tout premier la bande et bien sûr les plus âgés font quelques tours dans la cour de l'école. Ensuite, c'est le reste de notre attirail qui les intéressent, comme se mettre dans la tente où essayer les casques de vélo.

Vue sur le volcan Tungurahua près de Pillaro

La pointe du Chimborazo au-dessus des nuages

Sur une route secondaire en direction du Cotopaxi

Philipp et la bande des cinq

Les enfants ont plus d'intérêts à la tente qu'au Cotopaxi

Nous devons partir assez tôt le lendemain, car les écoliers arrivent déjà à 7Uhr. Il ne reste que 5km entre San Augustin et l'entrée du parc national Cotopaxi. A notre grand étonnement, le prix du billet d'entrée vaut seulement 2USD par personne et non 10 USD comme mentionné dans tous les guides de voyage. Nous apprenons plus tard que le gouvernement du président Correa a décidé d'uniformiser les prix des parcs et de ne plus faire de différence entre étrangers et Equatoriens (Madame Kirchner d'Argentine devrait en prendre exemple!). Depuis l'entrée du parc, la route sableuse monte régulièrement pour devenir très pentue peu avant le musée du parc (3700m). Arrivés à ce musée, nous sommes approchés par un groupe de touristes romands pour une séance de questions et photos ;-). Nous visitons ensuite le musée et à notre retour auprès des vélos, quelle bonne surprise nous y attend : 2 petits chocolats Cailler sont posés dans nos casques ! Encore merci à la donatrice pour cet instant de pur bonheur après 9 mois sans chocolat suisse! Après 3km, nous atteignons la Laguna de Limpiopungo à 3900m, où nous pouvons apprécier la forme parfaite du cône volcanique du Cotopaxi en mangeant des sandwichs au thon. Nous avions pensé camper dans le parc, mais dès 13h un vent fort commence souffler sur le haut-plateau au pied du volcan. Nous décidons alors de continuer notre route pour trouver une place protégée du vent en dehors du parc. Juste après la sortie du parc, nous tombons sur une magnifique Estancia, qui selon le panneau, propose aussi un camping. Dans la luxurieuse réception, nous sommes informés que la place se trouve un peu plus loin mais facilement atteignable avec le vélo. Nous sommes ensuite invité à nous asseoir et recevons un snack de bienvenue avant de finalement payer les (cher payés) 9USD pour le camping. Nous nous mettons donc en route pour le camping à travers champs, mais à part des barrières pour bétails, nous ne trouvons rien. Heureusement, une employée de l'Estancia vient à notre rencontre et nous conduit jusqu'au site par un chemin de campagne et une montée de plus de 500m en poussant le vélo. Nous arrivons à bout se souffle sur ce camping aménagé d'une place de feux couverte, de toilettes, de places de 1.5 x 1.5m (trop petit pour une tente tunnel comme la notre) et pas d'eau (le tuyau d'amenée semble bouché) ... bon, nous ne recommandons en aucun cas le Camping "El Porvenir" et c'est bien la dernière fois que nous payons pour un camping avant de l'avoir vu!

Les petites choses qui font grand plaisir

Faire du vélo au pied du Cotopaxi

Estancia El Porvenir: Où se trouve le camping?

 Quelque part là-haut dans la forêt !

Au moins la vue de nuit est belle

De mauvais poil (Philipp surtout), nous repartons le lendemain en direction de Machachi. Notre humeur ne s'améliore pas quand nous découvrons l'état de la route peu après El Pedregal : après avoir suivi un chemin de gravier en très mauvais état, nous rejoignons une route de pavés dans un plus mauvais état encore. Avec de telles secousses, il est difficile de contrôler le vélo et après seulement 10km, nous souffrons de toutes les parties du corps. Nous sommes bien heureux d'arriver à Machachi avec des vélos intacts et de retrouver la route asphaltée de la Panamericana même avec son trafic intense. Comme ce jour à mal commencé, il se termine bien : l'entrée dans Quito se fait sans trop de problèmes malgré le trafic, nous empruntons la ligne médiane du bus et nous trouvons même à mi-chemin une piste cyclable nous amenant directement au quartier de Mariscal où se trouve la Casa de Ciclistas. Nous y sommes accueillis chaleureusement par Carlos, Daniel et Santiago.

La vue du matin sur le volcan Rumiñahui depuis El Pedregal

Secousses après secousses, descente sur pavés

Cotopaxi à nouveau ... cette fois juste avant Quito

La nouvelle piste cyclable de Quito

20-25.10.2011: Quito ou une autre manière de faire du vélo
La Casa de Ciclistas à Quito est vraiment géniale (merci Silke pour le conseil) et est idéalement bien situé au coeur du quartier nouveau de Quito. La maison de la petite entreprise Construbicis comporte un magasin et atelier de vélo au rez et la partie habitable se trouve au 1er avec 2 pièces prévues pour des nomades à vélo comme nous (Annelies, Hannes et Ernest arrivent aussi 2 jours après). Nous sympathisons de suite avec nos hôtes et apprenons beaucoup sur Quito et ses activités de Urban-Bike. Le premier soir, nous découvrons le Bar "La Cleta" (de Bicicleta), où le mobilier et la déco sont composés de pièces de vélo. Philipp se laisse facilement convaincre pour une course de vélo de nuit à travers la vieille ville sous la forme de chasse au trésor : super amusant ;-). Chaque dimanche 23km de routes principales sont ouvertes uniquement aux cyclistes pendant 6 heures. Une offre que nous ne voulons pas louper, pour nous fondre dans la masse de milliers de cyclistes. Nous testons aussi avec joie le "Bikepolo", mais nos vélos ne sont pas tellement adaptés à ce sport exotique, car la roue arrière de Philipp a subi un tel dommage qu'elle n'est plus utilisable. Heureusement, nos hôtes ont tout le matériel nécessaire pour la remplacer (une gente 28pouces pour vélo de course mais pour VTT, introuvable en Amérique du Sud). Pour être du côté de la sécurité, nous décidons de monter la nouvelle gente plus fine sur l'avant du vélo d'Isabelle (bein, les statistiques prouvent qu'Isabelle a une meilleure tenue du matériel, mais aussi le poids des bagages est moindre que chez Philipp). Ceci veut dire qu'il faut démonter et monter 2 roues .... un bon entraînement pour Philipp ;-). Bien sûr, tout ne tourne pas autour du vélo: nous visitons aussi les curiosités de Quito (au fait, capitale américaine de la culture 2011) et sommes émerveillées par les bâtiments coloniaux et les églises du centre historique et les nombreux parcs éparpillés dans toute la ville. Nous tombons sous le charme de cette mégalopole qui nous parait très agréable pour y vivre. Entre temps, nous voulons/devons aussi organiser notre retour en Suisse ... et bien, la fin de notre Tour de Rêve est fixé au 15.12.2011 à Cartagena sur la côte des Caraïbes :-(.

Isabelle en compagnie de Daniel et du chien Matilde sur la Avenida Amazonas 
ouverte uniquement aux cyclistes le dimanche

Bikepolo ... un plaisir énorme

Vue sur la vieille ville depuis le centre culturel Itchimbia

Street(wear)art

L'impressionnante coupole de l'église San Francisco 

Vue depuis la basilique

Plaza San Francisco avec des posters pour la célébration 
de l'année des afro-américains d'Equateur

Petite fête d'adieu dans la Casa de Ciclistas

Merci Carlitos, Daniel, Santiago et Henry, .... estaba super chévere ;-)

26-28.10.2011: Quito - Otavalo, de retour dans l'hémisphère nord
Nous serions bien restés plus longtemps chez nos hôtes de Construbicis, mais si nous voulons atteindre notre destination finale, Cartagena, en pédalant, il est temps de reprendre la route. La sortie de Quito est un jeu d'enfants grâce à une voie express via un tunnel qui nous amène directement à Cayambe. Ensuite, nous pouvons suivre la voie cyclable nommée « La Chaquiñan » qui suit l'ancien tracé des chemins de fer Ibarra-Quito en passant par de nombreux tunnels et gorges. A Zaruqui, nous reprenons la Panamericana « tant adorée » (qui se trouve sur ce tronçon dans un très mauvais état). Arrivés à El Quinche, nous avons assez des hauts et bas constants, du trafic important et du slalom entre les trous. Nous trouvons un hostal moderne et pas cher avec une des meilleures douches de notre voyage (càd une eau chaude sans interruption dans une quantité raisonnable) et un écran de TV géant. Le jour suivant, nous suivant la PanAm dont l'état s'améliore heureusement dès Cuzubamba. Peu avant Cayambe, nous passons la ligne de l'équateur, sans oublier de contrôler le lieu exact avec notre GPS (sur la demande d'Alex & Fab ;-)). En résumé: le monument se trouve à 200m au sud de l'équateur, en tout cas si l’ellipsoïde WGS84 est utilisé comme référence (pour les pros de géodésie!). Après ce passage dans l'hémisphère nord, nous devons passer un petit col à 3100m pour ensuite se laisser descendre sur Otavalo (2500m) en observant le volcan Imbabura (4600m) et la Laguna San Pedro.

Vue sur la ville de Quito

El Chaquiñan ou rouler sur le tracé des chemins de fer

Vue sur le volcan Cayambe (5790m) peu après Cuzubamba

Séparés par l'équateur

La preuve GPS: Lat. N0.00001° 

Le volcan Imbabura près d'Otavalo

Nous décidons de rester un jour à Otavalo, non pas pour visiter le marché artisanal le plus couru des touristes, mais pour faire une excursion en vélo (sans bagages ;-)) jusqu'à la Laguna Cuicocha. Le lac de cratère se situe à 3000m au pied du volcan Cotacachi (4939m) et est impressionnante avec les parois abruptes de la Caldera et ses 2 îles formées lors d'une éruption ultérieure. De plus, nous sommes récompensés pour notre montée par une flore très riche, une vue dégagée sur la vallée d'Otavalo et les volcans alentours.

Laguna Cuicocha

Vue depuis le bord du cratère sur Otavalo et sa campagne

Une fleur dans toute sa beauté au bord du lac

29-31.10.2011: Otavalo - Ipiales, en direction de la frontière colombienne
Nous quittons Otavalo un samedi matin, c'est-à-dire le jour du marché des animaux. Philippe ne veut absolument pas louper ce spectacle. C'est effectivement assez amusant d'observer ce marché en bordure de la PanAm avec son mix de vendeurs de vaches, chèvres, cochons, cochons d'Inde, poules, canards, chats, chiens et glaces. C'est le lieu très prisé par les indigènes de la région ornés de leurs beaux habits traditionnels. Ce qui est par contre dérangeant, c'est la horde de touristes posée sur un rebord surélevé pour prendre des photos avec leur téléobjectifs comme dans un zoo (d'humains). Nous ne restons pas longtemps et reprenons la route sur la PanAm en passant d'abord Ibarra pour ensuite atteindre la vallée de Chota, où la plupart des habitants ont des origines africaines. Avec la chaleur et le fort vent du début d'après-midi, nous décidons de louer une jolie cabane (avec piscine) à Ambuqui (1700m) pour flâner le reste de la journée ... et écrire la suite du blog. Nous repartons le dimanche matin tôt pour attaquer la grande montée de 20km jusqu'à un haut-plateau près de Bolivar (2700m). Mais après ca, une suite de montagnes russes ainsi qu'un vent se renforçant nous empêchent de bien avancer. Ainsi après 48km mais 1500 m de dénivelé, nous nous arrêtons bien fatigués dans la jolie petite ville coloniale de San Gabriel et y trouvons un hébergement basique. Notre dernier jour en Equateur comporte encore les montées et descentes raides typiques de ce pays. La proximité de la Colombie se fait sentir: premièrement par la présence de nombreux « vrais » cyclistes (sur de belles machines de course habillés de pantalons et maillots serrés ;-)), deuxièmement dans la quantité de panneaux d'avertissement pour les trafiquants de drogue. Après 31 jours et 1193km, nous quittons l'Equateur (un pays que nous avons trouvé très agréable pour voyager) par le poste frontière Tulcan/Ipiales et nous nous réjouissons de nouvelles aventures dans le dernier pays de notre voyage.

Que vais-je acheter: un cochon ou une glace?

Femme dans son habit traditionnel de la région d'Otavalo 

Vue sur la vallée de Chota peu après Ibarra

Piscine pour se relaxer à Ambuqui

Vue sur le haut de la vallée de Chota dans la montée sur Bolivar

Peu avant Tulcan: l'Equateur se montre vert jusqu'au dernier jour

Isa sur le pont frontière