mercredi 14 décembre 2011

Medellin - Cartagena, la dernière étape de notre Tour de Rêve

19-25.11.12: Medellin, sur les traces du "Paisa"
Nous nous sentons tellement bien chez Martha & Manuel, car leur finca se trouve à 2000m d'altitude en pleine nature et loin du stress de la mégalopole, un endroit parfait pour se reposer donc. De bons petits plats nous sont servis chaque jour (avec beaucoup de viande, pour le plus grand plaisir d'Isa) et nous faisons la connaissance de beaucoup de "Paisa" (terme décrivant les personnes venant de Medellin), desquels nous découvrons leurs caractéristiques: la cordialité et la générosité. Un autre cyclotouriste est aussi en pension chez Manuel & Martha, Mathew des États-Unis, qui a passé la frontière entre le Panama et la Colombie en 10 jours seul sur un canoë (avec son vélo démonté). Quelques jours plus tard, nous y retrouvons aussi Annelies & Hannes depuis la dernière fois à Quito. La famille voisine d'Edith & Luis accueille aussi des Ciclistas et était vraiment déçue que nous ne soyons pas allés chez elle. Le lendemain, Luis nous propose de nous accompagner un jour entier pour une visite de Medellin. Nous prenons aussi le nouveau métro composé de trains et télécabines. Grâce à la "Cultura Metro" (campagne d'éducation pour l'utilisation correcte du métro, par exemple interdiction d'y boire et manger), le Métro de Medellin est l'un des plus propres et sûrs au monde. Le plus chouette est l'utilisation de télécabines pour 8 personnes passant au-dessus des quartiers défavorisés ou jusqu'à un parc national. La vue d'oiseau sur les bidonvilles perchés sur les pentes abruptes est impressionnante et terrifiante en même temps. Mais il n'existe aucune variante plus sûre au monde pour visiter ce type de quartiers. Les Paisas sont aussi connus pour leur habileté en affaires, c'est pourquoi nous observons beaucoup de richesse et de luxe à Medellin, comme des villas, des quartiers privés avec portail et gardien ou des centres de commerce énormes. Lors de notre tour avec Luis, nous apprenons beaucoup sur le plus « habile en affaires » de tous les Paisas, Pablo Escobar : à chaque coin de la ville se trouvait une de ses nombreuses villas et comment il avait le contrôle « sanguinaire » sur la ville dans les années 80 et 90. Après un peu plus d'une semaine à Medellin, il est temps de reprendre la route. Muchas gracias a todos de la casa de ciclistas de Medellin, pasamos una semana hermosa con ustedes!

Metrocable Medellin: pas uniquement destiné aux pistes de ski ;-)

Une facette de Medellin: de jolis parcs ...

.... imprégnés de culture (Gorditos de Botero) ...

... mais aussi beaucoup de pauvreté

Manuela et Isa pendant le travail de restructuration du site Internet de la Casa de Ciclistas

Barbecue chez Luis & Edith

Les adieux avec nos hôtes de Medellin

26-28.11.12 Medellin - El Jardin, nos derniers cols andins
Après 30 km de plat mais assez stressant pour sortir de Medellin, nous arrivons à Barbosa au pied du dernier « mur » de notre voyage. Sur presque 12km, la route monte en serpentins sur 1000 m de dénivelé, un programme difficile après une semaine sans vélo... Cependant, Isa se trouve dans la meilleure forme de sa vie et on pourrait croire qu'elle voudrait lâcher Philipp dans cette dernière étape de montagne. Ce qu'elle réussit presque ;-). Dans le village de Don Mathias (2300m), nous sommes les deux bien fatigués et heureux de trouver un bon hôtel au bord de la route. Le lendemain n'est pas plus facile, la route oscille entre 2300-2800m et une pluie diluvienne s'abat sur le col. Nous nous arrêtons quelque temps sous un abri et après une heure le temps se calme un peu et nous continuons notre chemin bien refroidis dans notre équipement de pluie. La pluie diminuant, c'est par contre le nombre de militaire qui augmente. Dans la descente sur Yarumal, à chaque 200m se trouve un soldat au bord de la route, nous observons aussi des chars d'assaut. Après 5 heures sur le vélo et 1800m de dénivelé, nous atteignons Yarumal (2400m) où nous passons notre dernière nuit « fraîche » de notre voyage, car le lendemain la longue descente sur la ville chaude et humide de Puerto Valdivia (300m) au bord du Rio Cauca nous attend. Ainsi, arrivés dans cette région, les pulls et pantalons disparaissent au fond de nos sacoches et ne seront plus utilisés jusqu'à la fin du voyage. Après quelques km dans cette plaine, nous regrettons déjà les montagnes andines tant adorées, non pas à cause des montées astreignantes mais à cause des températures. Isa rêve de climatisation et Philipp d'une bière fraîche. Après 130km et 6h sur le vélo, nous espérons trouver notre bonheur respectif au village de El Jardin. Le seul hotel dans le coin est super bon marché, mais pas de climatisation et le ventilateur suspendu au plafond vibre de manière dangereuse nous faisant redouter sa chute imminente sur nos têtes. Philipp espère au moins trouver sa bière froide, malheureusement personne ne veut le servir à cause de la "Ley Seca". Cette loi a été édictée par le gouvernement régionale afin de mettre à sec les mineurs de la région (c'est-à-dire interdiction absolue de consommation d'alcool), car une grève est prévue et les institutions publiques veulent éviter des débordements. C'est trop bête que Philipp doit aussi être mis à sec ;-(

Un paysage andin pour la dernière fois

Très vert signifie aussi ...

... beaucoup de pluie

L'armée colombienne est omniprésente

Puerto Valdivia

Un iguane au bord de la route

Sur la route pour El Jardin: nous laissons les Andes et la pluie derrière nous

29.11 -2.12 El Jardin - Tolu, l'appel des Caraïbes
La température de l'air tourne autour des 30°C de jour comme de nuit, donc le seul moyen agréable de faire du vélo c'est de se lever tôt et générer un vent dû au roulement, plus on roule vite plus la sensation de vent est forte ;-). Le tracé de la route n'est pas du tout plat, mais composé d'une suite de petites collines. Ainsi, il est difficile de rouler vite pour nous « refroidir ». Nous observons ici et là les traces de l'hiver colombien avec de grandes étendues sous l'eau. Après 5h de vélo, nous arrivons à Planeta Rica, une ville sans charme au milieu de nulle part, nous luttons dans la horde de motards et sommes heureux d'y trouver un bon hôtel avec climatisation. Le lendemain, la grande forme d'Isabelle a une fin, mais cause de problèmes digestifs à nouveau. Nous avançons ainsi tranquillement au milieu des paysages imprégnés d'élevage de bétail et sommes étonnés d'avoir tout de même avancer de 70km pour arriver à Cerete, où nous nous enfermons aussi vite que possible dans une chambre climatisée. Comme l'estomac d'Isa ne s'est pas encore entièrement remis, nous roulons le lendemain seulement 40km jusqu'à Lorica, une très jolie ville de commerce à son origine mais actuellement laisser à l'abandon. Il ne reste plus que 30km entre Lorica et la mer des Caraïbes, cette simple idée nous donne des ailes pour l'étape suivante. Sur le chemin, nous nous arrêtons encore au Volcan de Lodo (ce qui veut dire volcan de boue) : des gaz remontent à la surface de ces mares de boue naturelles où l'on peut se baigner. C'est très amusant et il parait que c'est bon pour la santé ;-). Le 2.12 à 12h nous voilà finalement au bord de la mer turquoise des Caraibes, quel bonheur... Après une pause midi sur la plage, nous reprenons la route et retrouvons des cyclotouristes, Rapha & Frank, qui sont en voyage depuis plus d'un an. Nous roulons ensemble jusqu'à Tolu pour y chercher un hôtel et échanger nos expériences autour d'une bière (heureusement, la « Ley Seca » ne s'applique pas à Tolu ;-)).

Les terres sous les eaux ...

.... au moins les pêcheurs sont heureux

Plein de couleurs vives sur notre passage

La moto, le moyen de transport favori des Colombiens

Le marché de Lorica, monument national

Isa dans le bain de boue

Philipp après le bain de boue

Atteindre ses rêves ...

En route avec Rapha & Frank

3-4.12: Arrivés au paradis
A Tolu, nous faisons pour la première fois des vacances balnéaires! Nous réservons avec Rapha & Frank un tour pour les Islas de San Bernardo, des îles de mangroves entourées d'une barrière de corail, situées à une heure de bateau rapide. Nous passons en premier à côté de l’île la plus densément peuplée au monde, Santa Cruz del Islote, avec une superficie de 10'000m2 pour 1200 pêcheurs ! Ensuite, nous débarquons sur la Isla Mucura où nous nous sentons presque au paradis : une forêt de mangroves, du sable fin et blanc, eau claire à 27°C et presque personne. Nous pataugeons des heures dans cette eau peu profonde, allons faire un tour de snorkeling au-dessus de la barrière de corail et nous désaltérons avec un « Coco Loco », magnifique! Au moins maintenant nous comprenons pourquoi nous voulions rouler jusqu'aux Caraïbes. Nous repartons heureux et détendus le soir venu et remarquons seulement à l’hôtel que nous avons pris de sacrés coups de soleil.

Santa Cruz del Islote; 120'000 personnes/km2 !!

Ça c'est le paradis: patauger dans l'eau chaude ...

... et boire un "Coco Loco"

5-6.12.2012: Tolu - Cartagena, les derniers jours de vélo
C'est lors de notre avant-dernier jour de vélo que nous roulons sur nos premiers km de piste en Colombie. Nous traversons une région exploitée pour l'agriculture et l'élevage de bétail, les habitants sont d'origine africaine et vivent dans de simples huttes de paille, nous nous croyons presque en Afrique. Après 25km, nous retrouvons la route asphaltée, mais qui comporte plus trous que du goudron. La route passe au milieu d'exploitation d'huile de palme jusqu'à la bifurcation avec la Panamericana, où nous y trouvons un hôtel. Après une bonne nuit climatisée, il ne nous reste plus que 50km jusqu'au FINAL END. Une dernière fois, nous roulons sur la Panamericana chargée de trafic, une petite montée et une arrivée dans les faubourgs de Cartagena avec son trafic chaotique. Après un slalom de 2h entre les motos, bus et charrettes tirées par des chevaux, nous atteignons notre destination finale, Carthagène des Indes, le 6.12.2011 à midi après 12'290km, 147'000m de dénivelé en 184 jours de vélo. Nous nous regardons avec quelques larmes à l'oeil (de joie ou de tristesse?), prenons les dernières photos souvenirs, et retrouvons Rapha&Frank devant l'Hostal où nous allons séjourner pour les derniers jours de notre voyage.


Nos derniers km de terre

Scène typique sur le bord de route de la Province de Sucre

Philipp focalisé sur la destination finale

Isa cherche un passage pour avancer ...

... pour finalement atteindre notre but

Cartagena: la fin de notre voyage à vélo

6-14.12.11: Cartagena, Santa Marta & Tayrona, les vacances sans vélo
Nos vélos ont bien tenu le coup pendant ces 11 mois de voyage et présentés peu de problèmes, nous décidons alors de les ramener à la maison (alors que nous avions pensé autrement au début avec déjà 5 ans de bons services) ;-). A Carthagène, nous préparons tout d'abord nos vaillantes montures pour le voyage de retour. Seuls les sacoches et portes-bagages restent en Colombie chez nos amis de Medellin, comme aide au développement pour la petite communauté des cyclotouristes. Il nous reste ensuite du temps pour une excursion de 4 jours (en bus) dans la région de Santa Marta dans le nord est de la Colombie. A part une belle plage, Santa Marta n'a pas beaucoup à offrir, par contre le parc national de Tayrona à proximité fait partie des highlights de Colombie. Nous partons ainsi avec bagages légers pour une marche de 2 jours dans ce parc ( avec une moyenne de 27°C, il n'est pas nécessaire de prendre beaucoup d'habits ;-)). Nous passons à travers des forêts tropicales denses, des forêts de mangroves, des ruines d'un village d'indigènes Tayrona ainsi que le long de plages idylliques. Au Cabo de Guia, nous avons le privilège (mais pas si bon marché) de dormir dans un hamac avec une vue panoramique sur la mer des Caraïbes. Après cette partie de rando tout en sueur, nous décidons de passer un peu de temps dans un village de pêcheurs nommé Taganga, à 5km à l'est de Santa Marta. Nous y retrouvons Rapha & Frank (qui ont terminé leur voyage à vélo ici et font de la plongée lors de leurs derniers jours) et passons ensemble une agréable soirée au bord de la mer.

Le travail d'abord ...

... ensuite le plaisir: apéro avec fromage et vin blanc en compagnie de Rapha & Frank

Coucher de soleil sur la plage de Santa Marta

Côte sauvage dans le parc national de Tayrona

Isa et la noix de coco

Cabo de Guia: la plus belle vue avant de s'endormir

La baie de Taganga

De retour à Carthagène, il nous reste encore quelques jours pour découvrir en profondeur cette ville fascinante. Nous flânons dans les jolies ruelles de la vieille ville, visitons les impressionnantes fortifications de l'époque coloniale, dégustons le plus possible l'assortiment de fruits de Colombie ou tout simplement nous nous posons sur un banc d'une des nombreuses places vertes de la vieille ville en repassant l'année écoulée riche en événements ...

L'emblème de Carthagène: Torre del Reloj

Balcons dans la vieille ville

Ruelle typique de la vieille ville avec ses maisons colorées 

Forteresse de San Felipe

Nous voulons encore vous remercier d'avoir trouver un peu de temps pour visiter notre blog et de nous avoir suivi pendant notre Tour de Rêve malgré le stress de la vie quotidienne. Nous avons eu énormément plaisir dans la lecture de vos nombreux commentaires et nous nous réjouissons de vous revoir très prochainement.

Nos despedimos y hasta luego

Isa & Philipp

vendredi 25 novembre 2011

De Ipiales à Medellin, nos premières impressions de la Colombie

1-5.11.11: Ipiales- Popayan, à travers le paysage sauvage de la Colombie du Sud 
Notre première impression de la Colombie est plutôt mitigée à notre arrivée à Ipiales (2900m): beaucoup de bâtiments défraîchis, un trafic chaotique et des prix étonnement élevés (en comparaison de Bolivie, Pérou & Equateur). Mais le lendemain sur la route pour Pasto, nous découvrons le côté charmant de notre dernier pays visité: de jolies paysages andins, une tonne de "Ciclistas" qui nous dépassent sur leur machine de courses ou parfois ralentissent leur tempo pour discuter un peu avec nous, une bonne infrastructure routière et bien surveillée (il y a un contrôle militaire à chaque pont). Les manoeuvres de dépassement des chauffeurs colombiens sont par contre assez risquées, ils y vont même sans aucune visibilité, le but est de ne pas freiner! Après une étape éprouvante (87km, 1730m de dénivelé), nous atteignons Pasto (2500m) où nous restons pour un jour de repos.

Peu après Ipiales: rencontre avec Michel un canadien de 65 ans et topfit

Paysage sauvage entre Ipiales et Pasto

Dû au manque d'aternatives en Colombie, nous devenons définitivement des PanAm-rider

Joli village andin peu avant Pasto

Plaza central de Pasto

Après Pasto, la Panamericana remonte à 2800m avant de définitivement quitter les hauteurs andins froids et pluvieux. Après une bonne descente de 50km, nous arrivons au bord du Rio Patio situé à 500m où non seulement le climat change totalement, mais aussi les gens. Nous trouvions encore les Indigenas timides à Pasto, alors que le long du fleuve Patio vivent principalement des personnes aux origines africaines. Leur joie de vivre se ressent rapidement avec les rythmes de Rumba, Merengue et Salsa que nous pouvons entendre en passant dans les villages, c'est un peu un avant goût aux Caraïbes. Dans la chaleur étouffante de Remolino, nous prenons le luxe d'une chambre avec climatisation ... manque de bol, cette nuit de nombreuses coupures d'électricité se produisent dues aux forts orages ;-(

Profonds cañons marquant le paysage après Pasto

Vue sur la vallée du Rio Patio

Nous retrouvons le lendemain des conditions de chaleur extrême: alors que Philipp apprécie le climat tropical de cette région peu peuplée, Isa est bien contente de profiter de l'ombre des arbres sur la route. Après 80km et une chaîne cassée chez Philipp, nous atteignons El Bordo (900m) où nous trouvons un sympathique hotel bon marché. En début de soirée, les orages tropicaux se déchaînent à nouveau et les températures deviennent un peu plus agréables. La pluie tombe toujours lendemain matin (pour le plus grand bonheur d'Isa), nous roulons ainsi dans la fraîcheur pour cette étape montagneuse (plus de 2000m de dénivelé!) de 85km jusqu'à Popayan (1800m). Après 7 heures sur la selle, nous arrivons fatigués à Popayan, et constatons que la route principale est bloquée et déviée sur un autre tronçon par des militaires, et que dans le centre ville nous retrouvons des soldats à chaque coin de rue. Nous apprenons que le jour précédent le chef des FARC, Alfonso Cano, a été tué lors d'une action militaire de grande ampleur, et cela seulement à 50km de là. C'est pourquoi le président de Colombie, Santos, est venu faire un discours à Popayan. Nous ne pouvons pas vraiment estimer quels impacts peut avoir cet événement sur la sécurité générale et décidons de rester quelques jours à Popayan tout en suivant le développement de la situation.

Rio Patio

Après la réparation de la chaîne, la couleur de peau de ses mains est identique à celle des locaux ;-)

En Colombie, les véhicules sont là pour être surchargés: soit sur une Chiva ...

... ou sur une simple voiture

nuages noirs avant Popayan

6 - 9.11.11 Popayan - La Tebaida
Nous profitons des 2 jours de repos à Popayan (capitale de la province de Cauca) pour visiter la belle ville coloniale. Malheureusement, notre séjour tombe sur un week-end prolongé et la vill est complètement désertée par les habitants, presque tous les magasins sont fermés ainsi que les restaurants. Les seuls endroits ouverts et bondés de monde sont les nombreuses églises (au contraire de la Suisse). L'état sécuritaire de la région ne s'améliore pas non plus. La province de Cauca était très longtemps tranquille et sûre, mais la mort du chef principal des FARC a rapidement changé la situation. Les guerilleros restants ont lancé des attaques sur des postes de police ou mairies de plusieurs villages à proximité. Nous savons bien qu'un cyclotouriste n'est pas la cible des FARC, mais nous préférons passer cette région entre Popayan et Cali (140km) le plus rapidement possible au moyen d'un bus. Selon nos informations, Cali ne vaut pas vraiment la peine d'y rester, nous reprenons donc la route à vélo directement à notre arrivée en bus. Après 70km de plat, nous arrivons à Buga (900m), un charmant lieu de pèlerinage dans la province Valle de Cauca. C'est la première fois depuis bien longtemps que nous nous trouvons sur un terrain entièrement plat, ainsi le lendemain nous roulons jusqu'à La Tebaida (1100m) au pied de la zone cafetière, à 100km de là.

c'est pas pour rien que Popayan est aussi nommée la "ville blanche"

Buga: le business avec la religion

Peu avant La Tebaida, le terrain devient à nouveau montagneux

10-13.11.11 : La Tebaida - Irra, la Zona Cafetera dans l'hiver colombien
Le plaisir d'avancer rapidement sur un terrain plat n'est que de courte durée car depuis La Tebaida les nombreuses montées raides sont à nouveau présentes. Nous tombons aussi dans l'hiver colombien, cela veut dire des pluies permanentes mais chaudes. Nous apprécions malgré tout la route à travers la zone de café, avec ses nombreuses Fincas de style colonial ainsi que leur plantation de banane et de café. Nous faisons un petit détour par Salento (2000m), une petite ville coloniale au pied de la Cordillère centrale. La pluie ne veut pas s'arrêter, nous décidons alors de rester une journée de plus ici. Mais là aussi, il pleut des corde. Cette énorme quantité de pluie provoque un glissement de terrain majeur dans la ville de Manizales pas trop loin d'ici provoquant la mort de plus de 40 personnes. Avec ce mauvais temps, nous renonçons malheureusement à la visite de la Vallée de Cocora ou d'une plantation de café. Nous ne voulons pas non plus rester plus de temps ici, car les prévisions météo ne sont pas bonnes non plus. Nous repartons donc le lendemain armés de nos vêtements de pluie pour affronter les 50km jusqu'à Santa Rosa de Cabal (1700m). Sur le trajet, nous devons traverser Pereira, le centre économique de la région mais laide. Sur la montée pour Santa Rosa, nous roulons sur un tronçon intéressant au niveau du génie civil : une route hélicoïdale c'est-à-dire que la route fait une boucle de 360° tout en gagnant de la hauteur (mi-tunnel, mi-viaduc). Nous arrivons déjà à 13h, assez de temps pour aller se détendre aux bains thermaux. Nous rejoignons les thermes de Santa Rosa de Cabal éloignés de 8km de la ville au moyen d'une Chiva (nom colombien pour les bus collectifs mais en bois, colorés et à l'air libre). L'entrée de 15 USD/personne est relativement cher, mais le cadre est magnifique. Les différentes piscines entre 37-40°C se trouvent au pied d'une grande chute d'eau. Le bain est tellement agréable avec cette météo froide et pluvieuse. Heureusement, nous retrouvons un temps sec le lendemain et arrivons en moins de 3 heures à Irra (700m), un petit village au pied du Rio Cauca. Ici, la chaleur et le soleil sont de retour et nous trouvons un bon (mais petit) logement pour 6 USD.

Le top de l'exportation colombienne: le café

Paysage typique de la Zona Cafetera

La vue depuis notre Hostal à Salento

La rue principale de Salento

Pour surmonter la pente, c'est possible aussi sans virages en épingle

Les thermes de Santa Rosa de Cabal, simplement génial ;-)

Platano, Arroz, Frijoles & Chuleta de cerdo, le plat favori des Colombiens

14-18.11.11: Irra - Medellin, en route pour la ville de Pablo Escobar (par un détour)
Nous suivons la route le long du Rio Cauca en direction du nord. Le paysage est magnifique, le fleuve est de couleur brun dû aux fortes précipitations de ces derniers jours. Comme c'est un jour férié (et oui, encore un autre ...), des dizaines de Ciclistas sont sur les routes et nous prennent en photo ou nous invitent pour un café. Après 65km, nous arrivons à La Pintada où la route principale quitte la vallée du Rio Cauca passant par un col à 2500m pour arriver directement sur Medellin. Mais le parcours le long du Rio Cauca nous a tend plus jusqu'à présent que nous décidons de continuer dans cette vallée même si cela signifie un détour. Nous ne regrettons en aucun cas cette décision, le trajet entre La Pintada, Bolombolo et Santa Fe de Antioquia est magnifique et presque sans trafic. Le paysage est très changeant: une alternance de plaines alluviales, de grandes Haciendas avec des plantations de bananes ou d'autres fruits tropicaux et d'étroites gorges. Malheureusement, la période d'hiver fait aussi des dégâts dans cette région dû au niveau élevé du Rio Cauca. Ici et là, nous pouvons observer de grandes tentes pour héberger les familles des maisons inondées en bordure du fleuve. Mais ceci n'est pas étonnant quand on voit où se trouvent certains bâtiments, la plupart du tout temps construits de manière illégale. Après 2 jours, nous atteignons Santa Fe de Antioquia (500m) qui fût la capitale de la province jusqu'en 1850. La ville est un joyau avec ses rues pavées et ses maisons de style coloniale avec de belle décoration autour des portes. Elle est pour nous la plus belle ville que l'on ait visitée en Colombie. Nous décidons d'y rester un jour de plus afin de visiter tous les sites d'intérêts (comme par exemple le Puente del Occidente, le plus ancien pont suspendu d'Amérique du sud).

Isa en discussion avec un cyclo colombien

Valle de Cauca entre Irra et La Pintada

La Pintada

Rio Cauca

encore le Rio Cauca


Le Rio Cauca ne laisse plus beaucoup de place pour la route

L'harmonie entre animaux

Puente del Occidente: en route sur le plus vieux pont suspendu d'Amérique du Sud

Santa Fe de Antioquia avec ses rues pittoresques ....

et ses portails d'entrée artistiques

A partir d'ici, nous ne pouvons (voulons) plus contourner Medellin. Nous quittons Santa Fe de bonne heure car une montée de 500 à 2000m nous attend, un passage de tunnel avant la descente sur Medellin. La montée est raide et épuisante mais la route passe par un magnifique paysage de montagne sauvage avec de nombreuses chutes d'eau. Il nous est interdit de passer le tunnel à vélo, ainsi un policier nous aide finalement à arrêter une camionnette pour nous amener de l'autre côté du tunnel. Arrivés de l'autre côté de la montagne, le paysage change de manière drastique : la route passe au milieu des faubourgs pour redescendre jusqu'au centre de Medellin, une ville de 2.5 millions habitants située à 1500m. Il existe une Casa de Ciclistas qui se trouve dans la partie sud de la ville et nous arrivons depuis le nord. Nous devons d'abord traverser tout Medellin, pour arriver au pied de la montagne où se trouve la Casa. Nous apprenons que quartier que nous devons atteindre se trouve tout en haut ... La pluie commence à tomber, de plus en plus fort et la nuit approche. Le moral n'est plus au top car en plus nous ne connaissons pas l'adresse exacte. Peu avant la nuit, nous arrivons épuisés et trempés à San Antonio de Prado où après avoir demandé à plusieurs personnes nous trouvons le magasin de vélo de Martha et Manuel, nos hôtes. Nous y sommes acueillis chaleureusement avec café et petit pain, pour apprendre que leur maison se trouve encore à 3km plus loin au fond de la vallée à 2000m. Peu avant 20h et plus de 2200m de dénivelé (notre nouveau record), nous arrivons enfin et prenons d'abord une bonne douche chaude et sommes invités pour le repas du soir, Frijoles et Chicharron de Cerdo (Muchas Gracias Martha y Manuel). Maintenant, une bonne semaine de détente nous attend ici chez Martha et Manuel.

Aussi sur la route pour Medellin, l'hiver pluvieux laisse ses traces

première vue sur Medellin