lundi 26 septembre 2011

Paysage politique du Pérou

Cela fait bientôt 3 mois que nous sommes au Pérou où nous apprécions sa grande diversité de paysage. C'est pas seulement les montagnes, les lamas et les appels de "Gringos" qui nous accompagnent, mais aussi les maisons peintes de slogans pour les élections d'avril 2011. Il est donc temps de présenter le paysage politique du Pérou: la variété des partis est impressionnantes ;-)


En premier, le vainqueur: le nationaliste de gauche Ollanta Humala avec son parti "Ganà Peru" (Pérou gagne) a gagné les élections présidentielles de 2011 dans le second tour contre Keiko Fujimori
Keiko Fujimori (conservatrice de droite, fille du président Alberto Fujimori en 2000 mais destitué par le congrès pour corruption et atteinte aux droits de l'homme) avec son parti "Forza 2011" perd contre Ollanta dans le second tour

Toledo (centriste, président péruvien de 2001 à 2006) avec son parti "Peru possible" n'a eu aucune chance malgré le slogan "lo hize bien, lo harà mejor" (il l'a bien fait, il le fera mieux) 

Le Partido Solidaridad Nacional (nationalistes de gauche) avec le candidat à la présidentielle Castaceña 


L'Alianza Popular Revolucionaria Americana (APRA) est le plus ancien parti politique péruvien (sociaux-démocrates). Le président péruvien de 2006 -2010, Alan García, fait parti de l'APRA mais selon la constitution il n'a pas droit de se représenter pour un nouveau mandat consécutif


Alianza por el Gran Cambio (Alliance pour le grand changement) est une coalition de partis bourgeois au Pérou, et soutienne le candidat libéral économiste Pedro Pablo Kuczynski („PPK“) pour les élections présidentielles de 2011 (wiki)

A côté des grands partis, il y a une quantité impressionnante de partis régionaux, sur lesquels il est difficile de trouver des informations détaillées. C'est pourquoi les programmes et noms de partis présentés ci-dessous sont purement fictifs ;-)


Le parti pour plus de constructions de maison ...

pour plus de travaux ....

pour plus de routes goudronnées (ce parti recevrait pour l'instant notre vote ;-))

Le parti des écrivains ....

et le parti des érudits.

Le parti avec la clé du succès

Le parti pour plus de foot ...

et plus d'eau 

La main rouge

Parti du condor

Le parti pour mère et enfant

Le parti Sombrero ... 

et le parti des porteurs de casquette

Le parti du fleuve sacré

Les "verts" du Pérou?

Le parti du pot en terre cuite

Une multitude de partis pour les Campesinos:

Le parti du trèfle

Le parti des éleveurs de lama ...

et de taureaux


  Le parti des conducteurs de tracteur ...



Le parti des cultivateurs de blé ...


.... et ceux d'abricots ...


... et de patates

Et finalement, notre favori:
Le parti "Don't worry, be happy" ;-)

vendredi 9 septembre 2011

De Huanuco à Caraz, aux pieds des montagnes blanches

24-26.8.2011: Contrastes dans la province de Huanuco
Après 7 heures de bus, nous arrivons à 5 heures du matin à Huanuco (1900m), une heure parfaite pour commencer à pédaler ;-) dans la fraicheur du matin pour attaquer la longue montée jusqu'au col de la Corona del Inca (4000m). La route est très étroite mais entièrement asphaltée et mène dans une belle vallée verte. Les villages le long de la route sont par contre très pauvres et les petits magasins ont très peu à offrir. Par ici, nous retrouvons les interpellations "Gringo" en quantité et les chiens agressifs. Après 6 heures sur le vélo, nous atteignons le petit village de Jacas Chico situé à 3700m qui ne propose malheureusement aucun hébergement. Les villageois sont très réservés mais nous indiquent de nous renseigner auprès du Puesto de Salud (centre médical). Isa demande donc s'il y a une possibilité de logement et pour notre grand plaisir, l'infirmière Jovelia nous invite à rester dormir dans leur bâtiment. Comme il ne se passe pas beaucoup de chose par ici, nous avons le temps de discuter longuement avec le jeune docteur Victor et l'infimière et ainsi connaître leurs conditions de travail. Il manque de tout: en tant que jeune diplômé (1 année de service dans la campagne est obligatoire pour chaque jeune médecin péruvien), Victor est responsable d'une zone environnante de 20km, sans aucun moyen de transport à disposition. Il doit parfois marcher pendant 4 heures pour faire une visite à domicile. Il manque aussi des appareils médicaux, d'analyse et des médicaments. Dans ces conditions, il se retrouve plus souvent à remplir des fiches de déces et remplir des statistiques sur la violence familiale et la sous-alimentation chronique dont souffrent les enfants de la région. Nous nous rendons compte de ce problème seulement quand nous regardons jouer des enfants d'une stature de 8 ans et que le médecin nous indique leur âge entre 13 et 14 ans. A part des Papas (pommes de terres) et du riz, ils obtiennent peu d'autres aliments. Les poules et cochons de la famille sont uniquement vendus dans la grande ville afin d'acheter des biens matériels comme des habits pour les enfants. Victor et Jovelia laden nous invite à partager le repas, ils organisent quelques oeufs, farine, riz et nous mettons à contribution notre ration de chorizo et tomates. Nous obtenons ainsi de délicieuses tortillas acompagnées de riz. Après une nuit sur un lit d'hôpital (sans être malades), nous repartons et atteignons le col (4000m) après 1 heure pour ensuite descendre dans la vallée du Rio Marañon (une autre rivière source de l'Amazone en plus de l'Apurimac) jusqu'à La Union (3200m). Plus que le changement de paysage, c'est le contraste du niveau de vie qui nous frappe entre ces deux vallées: dans la montée, les villages étaient pauvres, les gens réservés, les enfants aux visages plein de terre et mal habillés, à l'opposé dans la descente nous observons des maisons bien entretenues, la présence d'hotels, les petits magasins bien fournis, les gens chaleureux et les enfants "tout beau" dans leur uniforme d'école. Mais d'où peuvent bien venir de telles différences sur si peu de kilomètres? Le lendemain, nous partons tout d'abord visiter les ruines d'une ancienne ville Inca, Huanuco Viejo. Quel contraste avec Machu Picchu: l'accès est bon marché et avec un Colectivo (taxi collectif), l'entrée ne coûte que 5 Soles (30 fois moins), nous sommes les seuls touristes et nous profitons d'une visite guidée exclusive; les travaux de restauration ont commencé il y a seulement 4 ans et nous pouvons observer le travail de fourmis réalisé par ces professionels. Nous sommes à nouveau émerveillés par la finesse de construction des anciens murs Incas et plus particulièrement des décorations sculptées dans la roche. A midi, nous repartons en vélo en direction du prochain col, le Abra Yanashalla (4700m). Après 4 heures de pédalage sur une route em majeure partie asphaltée à travers un paysage impressionant, nous atteignons l'altitude de 4300m et posons notre tente.

 Sur la route en direction du col Corona del Inca: champs en terrasse dans les endroits les plus improbables

  Vue de Jacas Chico en direction de Huanuco

 Nos hôtes du Puesto de Salud de Jacas Chico

 En direction de La Union le long du Rio Marañon
 Impressionantes ruines Incas de Huanuco Viejo

 La route passe à travers de profondes gorges

27-29.8.2011: Pédaler à la hauteur du Mont Blanc une deuxième fois
Au lever, nous ne sommes pas étonnés de retrouver la tente complètement gelée. Observés par un taureau, nous démontons notre tente et reprenons la route asphaltée jusqu'à l'altitude de  4700m. Nous bifurquons ensuite sur une petite route en gravier d'assez bonne qualité qui nous amène directement dans le parc national du Huascaran. La route monte jusqu'à presque 4900m et la respiration s'accélère dans les petites montées raides. Mais les couleurs des formations rocheuses, la vue sur les glaciers et les belles vallées sont tellement impressionantes. A certains endroits, nous passons juste en-dessous des glaciers. Nous n'étions plus si proche de la glace depuis la Patagonie. Après des montées et descentes en continue entre 4600m et 4900m, nous atteignons le dernier col, et de là la route (malheureusement à partir de ce point en très mauvais état) ne fait que descendre jusqu'au centre de visiteurs Carpa à 4100m. Nous passons à côté des énormes plantes Puya raymondii qui prennent entre 40-60 ans pour fleurir et mourir après. Avec le vent qui souffle et les nuages menaçants dans le ciel, nous sommes contents de pouvoir dormir dans le refuge du centre. Le jour suivant nous reprenons la descente pour encore 13 km sur cette piste misérable. Ensuite nous rejoignons la route principale asphaltée qui mène à Huaraz le long du Rio Santa pour encore 50km, que nous parcourons en moins de 2h.  Huaraz (3000m) est le centre touristique de la Cordillera Blanca avec une multitude d'agences proposant des treks et ascencions, mais n'a par contre pas beaucoup de charme. Le vieux centre a été complètement détruit par le tremblement de terre de 1970. Nous décidons donc de continuer de rouler le jour suivant jusqu'à Caraz (2200m) en passant à côté de la plus haute montagne du Pérou et le 2ème plus haut sommet d'Amérique du Sud, le Huascaran culminant à 6788m. Caraz est une jolie petite ville au pied de la Cordillera Blanca d'où nous nous préparons pour une randonnée de plusieurs jours dans le coeur de ces massifs.

 Au réveil,nous sommes observés par un taureau ...

 Hautes-vallées andines ...

 Lac de montagne ....

 Glacier ...

 encore un glacier ...

... ce que nous pouvons apercevoir depuis notre route à presque 4900m

 Ensuite c'est un élevage de moutons à 4800m....

 ... et des plantes géantes archaiques (Puya raimondii) à 4400m

 Vue depuis le centre de visiteurs de Carpa (Parc national du Huascaran)

 Vue sur la Cordillera Blanca de notre chambre d' hôtel à Huaraz

 Plaza de Ginebra à Huaraz: selon le panneau de rando, il ne nous manque plus que 10416km jusqu'en Suisse ;-)

 Entre Huaraz et Caraz: vue sur le Huascaran

30.8 -2.9: Cabrioles de la météo sur le trek de Santa Cruz
Le trek débute par un trajet en taxi collectif (une voiture remplie avec 9 personnes: 3 devant, 4 derrière et 2 dans le coffre ;-), transport le plus courant au Pérou) jusqu'à Cashapampa (2900m), le point de départ du trek du Santa Cruz. Après avoir réglé les formalités d'entrée dans le parc, c'est-à-dire s'enregistrer et payer chacun 65 Soles, nous démarrons enfin la randonnée pour 3 jours d'autonomie. Par un magnifique temps, nous remontons la vallée étroite du Santa Cruz. Mais plus nous pénétrons dans ce massif montagneux, plus le vent s'intensifie. Nous dépassons la Laguna Ichiqcocha à 3800m et posons notre tente à l'abri du vent. Nous avons l'impression d'être au beau milieu d'une tempête de Foehn. La limite des nuages se trouvent juste au-dessus de nous, nous empêchant de voir les sommets enneigés alentours. Après une nuit toujours  dans le vent, nous décidons de continuer de remonter la vallée. Le vent contraire devenant encore plus fort, il est parfois difficile d'avancer. En arrivant finalement au col La Union (4750m), le vent s'est arrêté mais en contrepartie nous nous trouvons au milieu des nuages agrémentés de quelques flocons de neige. C'est déprimant, car depuis ce col nous devrions avoir la plus belle vue de toutes les Andes. Mais nous ne renonçons pas si vite! Nous décidons de donner encore une chance à la météo le lendemain: nous posons notre tente au bord d'un lac de montagne à 150m de dénivelé en-dessous du col, ceci dans l'espoir de remonter et pouvoir admirer la vue depuis le col le lendemain. Et effectivement, le ciel se dégage un peu en fin d'après-midi, et après un souper de nouilles chinoises, nous nous mettons dans nos sacs de couchage confiants de la belle météo du lendemain. Mais quelle déception le matin: au lieu d'un ciel bleu et une vue sur les glaciers, nous nous trouvons au milieu des flocons de neige, un ciel gris et la tente complètement recouverte de neige. Nous paquetons rapidement nos affaires et descendons la vallée, où les chutes de neige se transforment en pluie intensive. Notre moral n'est plus au beau fixe: nous marchons depuis 3 jours, le dos fait mal à cause des gros sacs lourds (nous ne nous faisons pas porter les choes par des mulets comme les autres touristes) et nous n'avons pas encore vu un seul sommet. Finalement, nous atteignons Vaqueria (3700m) à la fin du trek et après une courte attente, nous prenons le bus retournant dans la vallée principale du Rio Santa. Après un spectaculaire trajet, nous arrivons au Portezuelo de LLanganuco (4760m) où nous commençons à voir le bas de certains glaciers. Nous sommes à nouveau plein d'enthousiasme et déçidons de donner une nouvelle chance à cette météo capricieuse (en tant que perpétuels optimistes). Nous sortons du bus à Cebollapampa (3900m) et posons notre tente sur une place officiel du parc national. Cette fois-ci, nous sommes récompensés. Déjà au petit matin, lors de la montée jusqu'à la lagune 69 (4600m), nous pouvons observer le Huascaran (6788m) dans toute sa splendeur. Le chemin continue en passant par un col à 4900m pour redescendre sur le refuge Peru au pied du Pisco (5700m). Le ciel se dégage de plus en plus et nous pouvons finalement aperçevoir ces géants de glace dans toute leur beauté. Avant tout, nous sommes impressionés par le Huandoy (6300m) avec son arrête en couteau. Après 6h de marche (sans sac à dos), nous  sommes de retour à Cebollapampa. Fatigués mais heureux, nous démontons la tente et attrapons un Colectivo pour retourner dans la vallée jusqu'à Yungay et ensuite Caraz. Nous restons encore un jour en plus à Caraz pour préparer la suite du voyage en direction du nord toujours dans la Sierra.

 Ce que le touriste ne veut pas porter, c'est le mulet qui le fait

 Beaucoup de vent souffle sur la Laguna Jatuncocha

 Nuages noirs au fond de la vallée ne présagent rien de bon

 Selon le guide Lonely Planet,nous devrions avoir la plus belle vue de toutes les Andes depuis le col La Union ... bon à vérifier une autre fois ...

 Espoir de beau temps en fin de journee!

 Bon, ce matin on oublie :-(

 Dans ces conditions, la rando ne fait pas trop plaisir

 Portezuelo de LLanganuco: nous commencons à apercevoir les glaciers !

 Enfin le 4ème jour: une vue (presque) sans nuages sur ces géants de glace (Huascaran: 6788m)

 Laguna 69 à 4600m: bleu turquoise d'une eau pure

 Isa saute de joie ...

 ... sur ce panorama spectaculaire

 L'arrête en lame de couteau du Huandoy (6300m) au-dessus du Refugio Peru

 Pisco (5700m): difficile à croire, mais c'est un des sommets les plus faciles à gravir de la Cordillera Blanca

De belles couleurs sont à voir à presque 5000m