mercredi 30 mars 2011

Le mythe de la Carretera Austral: sauvage et exigeante

26.2.2011

Après avoir passé 2 jours de détente à l'Estancia Candelario Mancilla en savourant les confitures et plats maison, nous repartons avec le bateau jusqu'à Villa O'Higgins pour débuter la fameuse Carretera Austral. Cette route fut construite sous l'ère de Pinochet pour relier Villa O'Higgins à Puerto Montt mais surtout pour marquer la présence militaire chilienne. Elle mesure 1240km de long, pincipalement en terre et gravier et peu large.

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Estancia Mancilla au bord du lac O'Higgins

Nettoyage en attendant le bateau pour Villa O'Higgins

A notre arrivée au débarcadère, nous sommes surpris d'entendre nos prénoms de la bouche du gérant d'un hostal du coin: Fred & Jérome, cyclotouristes que nous avions rencontrés à Puerto Natales, travaillent dans cet hostal et nous réservent un accueil plus que royal: jacuzzi avec bières fraiches et ensuite agneau rôti!

Jacuzzi en compagnie de Fred & Jérôme
27.2.2011
Nos premiers jours sur la Carretera Austral se passent comme nous l'avions imaginé ... sous la pluie et sur une piste de moyenne qualité avec montées raides. Lors de brefs moments d'éclaircis, nous apercevons les parties basses des glaciers nous entourant.

Herbes "dansantes" par les rafales de vent peu après Villa O'Higgings

Quelques instants d'éclairci: un glacier!

En général, c'est ce type de temps qui nous a acompagné pendant nos premiers jours sur la Carretera Austral: on a pas vu beaucoup ;-)

Nous longeons aussi le fleuve au débit le plus élévé du Chili, le rio Baker. Ce jour-ci le niveau d'eau est très élevé et 2 jours plus tard la route a même été coupée.

Le rio Baker en crue

Des chutes partout! Mais les nuits au sec.

En 4 jours, nous atteignons la première "ville" nommée Cochrane, où un microclimat sec y règne. Nous profitons de faire une journée de pause afin de remettre en état les vélos et de faire sécher nos affaires.

En s'approchant de Cochrane, la végétation change profitant d'un climat plus sec.

4.3.2011
Nous repartons de Cochrane en suivant en grande partie le tracé du fleuve Baker jusqu'à son début, au Lac General Carrera qui est aussi le 2ème plus grans lac d'Amérique du Sud. Un fleuve sauvage avec des rapides et une couleur turquoise incroyable alimenté par la fonte des glaces du Campo de Hielo Norte.

Le Rio Baker et son lit "encore" non modifié par la main de l'homme...

Malheureusement, il semble menacé par un projet de mégacentrales hydroélectriques mené par des entreprises étrangères dont l'idée est avant tout d'amener l'électricité produite dans le nord du Chili pour l'exploitation de mines et non de fournir cette électricité à la population locale. Une association "Patagonia Chilena sin Represas" soutenue par une majorité de la population lutte contre ce projet.

Patagonia chilena sin represas! (Patagonie chilienne sans barrages)

Après cette longue journée sur une route difficile et très vallonnée nous atteignons le plus grand lac du Chili: lac General Carrera. Nous y trouvons une plaisante place de campement sur sa rive.

Lago General Carrera

5.3.2011
Ce jour commence à merveille, le ciel est bleu, il fait chaud et le paysage est fantastique entre les glaciers et le lac. Mais un petit souci arrive à Isa en perdant un bloc de frein avant. Après un recherche infructueuse, le voyage continue avec précaution lors des descentes.

Un 2ème souci avec une douleur aigue à l'épaule d'Isa nous ralentie aussi sur les montées... Arrivés à Rio Puerto Rio Tranquilo, le premier problème est assez vite résolu avec la gentillesse d'un chilien. Celui-ci essayait de nous vendre un tour en bateau, mais après lui avoir répondu que nous essayons plutôt de trouver un magasin de vélo, il nous dit de patienter quelques minutes car il pouvait nous amener des blocs de freins de ses vieux vélos.... Trop sympa ces chiliens! Ensuite, la douleur intense dans l'épaule d'Isa sera en partie traitée par un massage réalisé par une espagnole proposant ce service ainsi qu'un hotel de luxe dans ce petit bled perdu. Le remède final est surtout une bonne journée de pause dans un joli camping à proximité. Mais jamais 2 sans 3, à la sortie du massage, Philipp annonce tristement la mort de notre netbook. Isa relaxée ne réalise pas encore... La route en très mauvaise état n'a épargné personne et encore moins l'électronique.

Vue du camping, au fond la tempête menace.

Repos forcé pour Philipp

7.3.2011

Après cette remise en forme et acompagnés de soleil mais de vent de face, nous repartons en suivant la route du lac.

Lago General Carrera

Nous passons des vallées sauvages et peu habitées. Les rivières méandrent librement.

Rio Muria

Après le passage du col, nous avons le vent dans le dos et arrivons rapidement au bord de la rivière Ibañez. Le paysage est mystique: une forêt pétrifiée par l'éruption du volcan Hudson en 1991 (el bosque muerto).

Petit col

Bosque Muerto avec en arrière le volcan Hudson

8.3.2011

Les derniers 35 km de ripio sont encore à venir jusqu'à Villa Cerro Castillo, mais le paysage est vraiment sauvage. Cela vaut vraiment la peine de se faire secouer en permanence avec le mauvais état des routes ;-)

Rivière Ibanez méandrant librement

Arrivés à Villa Cerro Castillo, nous faisons la pause de midi dans le resto-bus avec les meilleurs completos que nous ayons mangés (sorte de burgers). Mais c'est aussi une façon de nous récompenser des 500km de ripios parcourus avec bravoure malgré les moments difficiles!

Arrivée sur Villa Cerro Castillo

Lunch au resto-bus

La route continue sur l'asphalte pour attaquer le col le plus haut de ce voyage jusqu'à maintenant: 1120m d'altitude avec une montée de 700m de dénivelé. La météo est changeante à ce moment: vent tempêtueux et pluie. Nous arrivons à temps avant la grande pluie au camping du Parc National Cerro Castillo au bord de la Laguna Chiguay.

Montée au col

9.3.2011

Le trajet de 60km pour arriver sur Coyhaique (ville de 50'000 habitants, capitale de la région de Aysén) est censé être facile, court et sur de l'aphalte. Mais le très fort vent de face nous rend la tâche difficile et il nous faudra 6 heures pour y arriver. Nous avons même pensé faire du stop...Eh oui il parait que ca marche aussi pour les cyclotouristes, car les gens d'ici possèdent tous une voiture type pickup ;-) A Coyhaique, nous profitons de régler plusieurs choses dont le cas du netbook. Malheureusement, celui-ci est définitivement mort, mais nous pouvons encore récupérer les données photos.

Sur la route pour Coyhaique

11.3.2011

Le voyage continue en direction de Villa Manihuales où nous trouvons la première Casa de cyclistos. Jorge, le pêcheur de cyclotouristes comme il se nomme, nous accueille à bras ouvert dans sa maison. Il a aménagé une salle pour les voyageurs comme nous. D'ailleurs, ce soir-là nous y retrouvons 3 français et un japonais. Nous y passons un très agréable moment. Merci Jorge!

Sur la route en direction de Villa Manihuales

Profil de la Carretera Austral (Casa de ciclistos). A droite ce qu'on a déjà roulé.

12-15.3.2011

Après la zone plus sèche de Coyhaique et bien exploitée pour son agriculture, la suite du trajet en direction de Puerto Cisnes devient de plus en plus sauvage et pluvieuse avec des forêts tropicales et la présence de glaciers tous aussi spectaculaires. Le glacier suspendu du Queulat est un spécimen magnifique. Nous profitons aussi de la présence de thermes à Puyuhuapi en cette période de pluie...

Glacier suspendu Queulat

La rhubarbe de mammut

Philipp apprécie fortement les thermes de Puyhuapi (40°C)

16-18.3.2011

Les jours suivants la pluie ne nous quitte plus. Nous restons un jour de plus à la Junta, petit village de campagne, où nous décidons de changer nos plans en quittant la Carretera Austral plus tôt et prendre un ferry en direction l'Ile de Chiloé depuis le village de pêcheurs de Puerto Raul Marin Balmaceda. Cela signifie 70km de ripio au lieu des 200km prévus jusqu'à Chaiten.

Rio Palena sur la route pour Raul Marin Balmaceda

Dunes de sable avec fraisiers sauvages à Raul Marin Balmaceda

18.3.2011

Le ferry arrive avec 4 heures de retard (peu habituel pour les transports au chili, mais ce trajet est très exposé dans l'océan Pacifique). Nous voici finalement en route pour Quellon sur l'Ile de Chiloé.

Vélo en attente de chargement sur le ferry pour Chiloé

Nous quittons la région de Aysén peu peublée avec ses paysages sauvages et très pluvieuse ...

... pour l'Ile de Chiloé avec sa ville côtière Quellon toute aussi pluvieuse!

19-21.3.2011

La pluie est toujours bien présente, nous décidons de prendre le bus de Quellon à Castro d'une distance de 100km. Le paysage est bien différent de ce que nous avons vu jusqu'à présent, mais très proche des paysages de l'Irlande ou de la Galice. La pêche et l'agriculture sont les principales activités. Castro est la ville principale de Chiloé et ses palafitos (pilotis) font partie la liste UNESO, ainsi que les églises en bois présentes sur toute l'Ile. Le jour suivant nous reprenons le vélo sous la pluie torrentielle en direction de Dalcahue (jolie village de pêcheurs), et ensuite vers Ancud (au nord de l'Ile).

Eglise en bois de Castro, Dalcahue et Achao.

Pilotis de Catro avec les marées extrêmes dûes à la super lune

Village de pêcheurs de Dalcahue

22.3.2011

Nous quittons Chiloé pour Puerto Montt par une belle journée, après presque une semaine de pluie. Nous roulons sur la fameuse Panaméricaine (sud), bien chargé de trafic de poids lourds. Nous n'avions pas vu autant de véhicules depuis longtemps, la Carretera Austral avec ses routes en mauvais états, nous a épargné ce côté-là. A Chacao, nous prenons le ferry pour quitter l'Ile de Chiloé.

Ferry entre Chiloé et Puerto Montt

Après 90km de route goudronnée et un peu de vent de dos, nous atteignons Puerto Montt où nous nous posons pour 3 jours. Nous avons définitement perdu espoir de récupérer notre netbook et nous essayons d'organiser un remplacement pour cet élément devenu indispensable à notre voyage ;-)

Costanera de Puerto Montt

A bientôt pour la suite des aventures!

Isa & Philipp

jeudi 3 mars 2011

Retour au point de départ en bus

Après notre passage au point le plus au sud de ce continent, Ushuaia, nous voici de retour au point de départ de notre voyage il y a un mois, El Calafate. Les options de retour plus intéressantes que le bus comme le bateau via Puerto Williams et Punta Arenas se sont rapidement montrées impossibles voir impayables. Ainsi après avoir réservé nos billets de bus, nous savourons notre séjour d'une semaine dans la ville du bout du monde.

Vue sur Ushuaia et le Canal Beagle depuis le haut de la piste de ski

La grande plage d'Ushuaia: air 15°, eau 8°

8.2.2011

Juste derrière la ville d'Ushuaia débute le parc national Tierra del Fuego que nous voulons découvrir lors d'un petit trek de 3 jours. La randonnée ne semble pas être un highlight ici, ainsi une trek de plusieurs jours ne fut pas facile à organiser. Après une recherche intensive d'information et d'étude de carte, nous décidons de contourner le massif du glacier Martial en compagnie de Nina de Nouvelle-Zélande et Nina d'Allemagne (retrouvée au camping). La première partie de ce trek se trouvant à l'extérieur du parc n'est pas signalisée. Grâce à la préparation de Waypoints sur notre GPS, nous trouvons assez facilement le chemin entrant dans la vallée nommée "Canadon de la Oveja". Après environ 3 heures de marche, dont la moitié dans une forêt dense avec beaucoup d'arbres tombés à enjamber, nous atteignons le Paso de la Oveja situé à 850m d'altitude. Le soir venu, nous posons notre tente au bord d'un magnifique lac de montagne (Laguna del Caminante).

Super motivés au départ de la rando

En direction du Canadon de la Oveja

Sur le col du "mouton" (Paso de la Oveja)

9.2.2011

Avec un soleil radieux, nous levons le camp en direction de la Valle del Andorra. Nous pouvons voir un peu partout des traces des castors (barrages, arbres coupés ou encore leur maison). Les castors sont peut-être des animaux qui mettent en place un système ordré dans une nature sauvage, mais en Terre de Feu ils représentent un vrai problème: ils ne sont pas indigènee car il furent introduits pour être chassés, de plus ils n'ont pas d'ennemis faisant grandir leur nombre de manière fulgurante. Notre tour continue en remontant une vallée secondaire avec à son bout un autre lac au nom enchanteur Laguna Encantada, où nous posons notre tente pour la nuit.

Laguna del Caminante

Exercices d'équilibre

Dans la Valle de Andorra

Maison de castors sur la Laguna Encantada

10.2.2011

Le lendemain matin nous partons pour une petite balade en direction d'un point de vue sur le canal Beagle, où nous apercevons en plus un magnifique arc-en-ciel sur la Valle de Andorra. Au retour vers la civilisation, nous faisons du stop pour les derniers km avant Ushuaia et terminons notre excursion dans la voiture d'un prêtre fort sympatique.

Traces de castors: coupe de tronc et en arrière plan avec le barrage

Arc-en-ciel au-dessus de la Valle de Andorra

11-12.2.2011

Lors des 2 jours restants avant notre départ, nous découvrons la ville, ses musées ainsi que ses spécialités locales. Nous avons bien aprécié la visite du Museo del Presidio (l'ancienne prison pénitenciaire d'Ushuaia). Une partie du musée décrit les nombreux naufrages aux alentours du Cap Horn, une autre section est dédiée aux premières expéditions en Antarctique, qui pour la plupart partait d'Ushuaia. Mais ce qui nous a le plus marqué, c'est qu'avant d'être transformé en musée, ces lieux ont été utilisés pour le tournage du film "El Viaje" (Argentine,1992). Après que plusieurs personnes nous aient parlé de ce film, nous avons finalement pu le visionner 1 jour avant notre départ pour l'Amérique du Sud (merci Monica!). Il s'agit d'un jeune adolescent d'Ushuaia qui décide un jour de partir à la recherche de son père vivant dans le nord du pays à vélo.

Le musée d'Ushuaia dans l'ancienne prison

Vue depuis le port d'Ushuaia

Bières du bout du monde, mucho gusto ;-)

13-14.2.2011

Après avoir dit au revoir aux 2 Ninas (avec qui nous avons passé 2 super semaines), nous partons du camping le dimanche 13.2 à 4h du matin sous une pluie battante et prenons le bus en direction d'El Calafate via Rio Gallegos. Le trajet dure environ 20 heures, mais environ un tiers de ce temps est passé dans les postes de douanes argentins et chiliens! Les passages des frontières en vélo entre l'Argentine et le Chili étaient bien moins compliqués qu'en bus. Comme Ushuaia n'est atteignable depuis le continent que via le Chili, nous devons faire 4 fois le cirque de contrôle de papier et bagages (sortie Argentine, entrée Chili, sortie Chili, entrée Argentine). Nous arrivons finalement à El Calafate à 21h30, 2 heures plus tôt, ayant pu prendre une correspondance antérieure à Rio Gallegos. Après ce périple en bus d'un jour, nous avons la chance de pouvoir profiter d'un festival à El Calafate commémorant le 134e anniversaire du baptême du lac "Argentino" tout proche. Ainsi nous avons pu apprécier le show d'un chanteur nationale très connu, Leon Griego, de même qu'un feu d'artifice digne du 1er août (il semblerait que chaque anniversaire est fêté en grande pompe, toute raison est bonne pour faire la fête ;-)). Le lendemain, nous avons même aperçu la présidente d'Argentine, Madame Kirchner, qui était présente pour l'inauguration du paseo maritimo au nom de son mari décédé (et aussi ancien président).

La Pampa de la perspective du bus

Bye bye Tierra del Fuego

Feu d'artifice pour le jubilée du Lago Argentino à El Calafate

15.2.2011

Comme nous avions les bagages préparés en mode bus, nous décidons de faire le trajet de 250km de pampa en direction d'El Chalten en bus. Ainsi nous atteignons la capitale nationale du trekking en 3 heures au lieu de 3 jours, qui se trouve au pied du fameux sommet Fitz Roy. Le passage obligé chez les Guardaparques nous permet aussi d'apprendre que les prochains jours bénéficierons d'une météo hors norme: pas un nuage et vent quasi nul. une chance à ne pas laisser passer: après l'étude approfondie de la carte, nous nous préparons pour un tour de 4 à 5 jours.

Sur la route en direction d'El Chalten (dans le bus...)

16.2.2011

Comme prévu, le temps est incroyable et déjà après 1 heure de marche en direction de la Laguna Torre, nous apercevons pour la première fois le massif impressionant environant le Fitz Roy (3400m). Avant tout l'aiguille de roche formée par le Cerro Torre (3100m) est spectaculaire. Il nous est impossible de croire que ce pic est atteignable par la grimpe, et malgré tout il a été vaincu la première fois en 1978, avec l'aide d'un marteau-piqueur! Le soir venu, nous posons notre tente dans le Campamento De Agostini au bord du rio Fitz Roy.

Et c'est parti!

Cerro Torre et Fitz Roy

Vue sur le Cerro Torre: Comment est-il possible d'y grimper?

17.2.2011

Motivés par la très bonne météo, nous nous levons à 6h30 et prenons notre déjeuner devant le Cerro Torre dans les premières lueurs rosées du matin. Nous faisons ensuite une petite excursion jusqu'au Mirador Maestri afin d'apercevoir le glacier au plus proche. L'après-midi nous continuons notre trek en direction du Campamento Poincenot le long des lagunas nieta, hija y madre, où nous pouvons voir le Fitz Roy dans toute sa majesté. Nous terminons notre journée par une petite excursion jusqu'à la Laguna Sucia au pied du glacier du Fitz Roy.

Au petit matin: seule la pointe du Cerro Torre se dévoile

En direction du Mirador Maestri

Le Fitz Roy dans toute sa beauté

Vue de la Laguna Sucia (800m) sur le Fitz Roy (3400m)

18.2.2011

Réveil à 5h15 !! Comme presque tous les randonneurs, nous essayons de voir le lever du soleil sur le Fitz Roy depuis la Laguna de Los Tres (montée d'1h à la lampe frontale). Malheureusement, le ciel est couvert et la pointe du Fitz Roy est entourée de nuages, mais ceci ne diminue peu le spectacle qui se présente devant nous. Après notre retour au camp de base et un 2ème déjeuner, nous repartons le long de la rivière en direction de la Laguna Piedras Blancas, un lac avec icebergs situé en-dessous d'un glacier suspendu impressionant. Après cet aller-retour, nous continuons la randonnée pour notre point d'arrivée de la journée, Piedra del Fraile, où se situe un petit camping en dehors du parc national.

(Demi) Fitz Roy dans les lueurs du petit matin

Ambiance du matin sur le parc national

Laguna et glacier Piedras Blancas

19.2.2011

Le ciel bleu fait de nouveau son apparition! Nous décidons alors de montée en direction du Paso del Cuadrado (1850m). Après 3 h de montée et plus de 1000m de dénivelée, nous atteignons la place de bivouc pour les grimpeurs située à environ 1500m. Nous décidons de ne pas continuer le chemin en direction du col, car la dernière partie traverse un glacier et nous ne sommes pas équipés pour cela. La vue sur la paroi nord du Fitz Roy et sur le Campo de Hielo Sur est malgré tout très impressionnante et nous savourons notre picnic avant la descente vertigineuse qui nous attend. Nous regagnons le refuge Piedra del Fraile et continuons directement en direction du prochain camping, Estancia Ricandor, où nous posons notre tente après cette rude mais magnifique journée.

Vue du refuge Piedra del Fraile en direction du Lago Electrico

Vue sur le Campo de Hielo Sur

Sous la paroi nord du Fitz Roy

Descente abrupte

20.2.2011

Todo Privado!! Il est pour nous difficile de comprendre qu'il n'est pas possible d'emprunter tout chemin de randonnée indiquée sur la carte sans devoir demander une permission, voir de payer. Nous en faisons l'expérience ce jour-là, lorsque nous décidons de prendre un chemin en direction d'un lac avec son glacier suspendu, Lago del Diablo. Au moment de retourner sur nos pas, nous croisons un groupe de marcheurs avec un acompagnateur agréé. Celui-ci nous demande si nous nous sommes annoncés au centre de gestion du parc naturel privé, Estancia Los Huemules, et nous explique leur mode de fonctionnement. Ainsi, il nous demande d'y passer à la fin de notre marche et appelle même son collègue par radio pour lui annoncer notre arrivée. Finalement, nous avons été accueilli de manière très sympatique et nous avons pu visiter une très bonne exposition sur le développement de la région avec à l'apui un écobilan pour la construction d'un nouveau village. Nous lisons aussi les taxes à payer pour suivre les différents chemins de la zone concernée (env. 10CHF), mais éà notre étonnement nous repartons sans devoir débourser un sous. Après cette expérience intéressante, nous retournons à El Chalten en stop. Lors de ces 5 jours de marche, nous avons effectué au total 80 km et 4000m de dénivelé. Pour Isa que du bonheur! Philipp quant à lui est content de bientôt retrouver son vélo ...

En direction du Lago del Diablo

21.2.2011

Selon les pronostics fiables des rangers, le dernier beau jour de la série est à profiter. Nous repoussons ainsi le jour de repos au lendemain et profitons jusqu'au bout des marches proposées dans le parc national. Nous décidons alors d'atteindre le sommet nommé Loma del Pliegue Tombado (1500m). De ce point de mire exeptionnel, nous apprécions le vol majestueux des condors au-dessus de nous mais surtout la vue sur en grande partie du massif et ses glaciers.

Fossile sur le chemin au sommet Loma

Vue sur la Laguna Torre (campement du 1er jour de notre trek de 5 jours)

Roi des airs

23.2.2011

Après notre journée de pause (pluvieuse), nous reprenons la route sur nos vélos après 2 semaines de treks et voyages en bus. Nous suivons la Ruta 23 d'assez mauvais état qui nous amène à la pointe du Lago del Desierto plus au nord (route en cul-de-sac). Pour nous, cela signifie le passage vers la Carretera Austral, la route de rêve de tout cyclotouriste en Amérique du Sud. Le même jour, nous prenons le bateau qui nous amène à la pointe nord du lac, où se trouve aussi le poste douanier argentin nous permettant de sortir de l'Argentine de manière officielle.

A nouveau sur le vélo

Fitz Roy, cette fois à vélo

Sur le bateau du Lago del Desierto

Campement à proximité du poste de douane (pointe nord du lac)

24.2.2011

Nous avons tant lu de récits sur le tronçon à effectuer ce jour, mais surtout des histoires plutôt négatives comme "le pire que j'ai jamais fait". Afin de passer du Lago del Desierto (Argentine) à Villa O'Higgins (Chili, la fin de la Carretera Austral), il faut atteindre un petit col par un petit chemin de randonnée. Cela signifie pour nous cyclotouristes, pousser le vélo est ses bagages. Avec un temps magnifique, nous nous mettons en route pour ce passage tant attendu. Le chemin grimpe de suite de manière raide, il est très étroit et boueux par le passage des chevaux. Ainsi, nous essayons de toute les manières de faire avancer nos montures. Pour corser le tout, nous avons encore quelques traversées de rivières qui nous attendent, mais le plus souvent avec la présence d'un tronc nous permettant de ne pas se mouiller les pieds! Après environ 3 heure pour 6km, nous atteignons le col et finalement sans trop de soucis. Le beau temps et la vue toujours sur le Fitz Roy nous font vite oubliés les durs moments. Depuis le col (et aussi frontière), il ne nous reste "plus qu'à" descendre sur une piste forestière cyclable jusqu'au poste douanier chilien situé au bord du Lago O'Higgins. A cet endroit se trouve aussi la Estancia Mansilla qui propose des possibilités de logement en camping ou directement chez eux. Comme le mauvais temps s'annonce, nous décidons de rester dormir chez eux pour les 2 jours à venir jusqu'à l'arrivée du bateau de Villa O'Higgins. Nous profitons de ce temps de farniente pour discuter avec les autres occupants, un backpacker israélien et un couple d'argentin. Nous avons aussi l'occasion d'observer le travail à la ferme et de déguster les plats maisons mais surtout l'excellente confiture de framboises.

Comment pousser un vélo sur un chemin pentu: Variante des pieds des 2 côtés ,

...Variante "surélevée" ,

... la variante classique.

au moins le vélo à droit à un passage de nettoyage (pour une très courte durée)

réussis!

Descente dans la caillasse en direction du Lago O'Higgins

Poste frontière chilien au milieu de nul part